• Procès

     

     

    29 septembre 2014 - 30 septembre 2014 1er octobre 20142 octobre 2014 - 6 octobre 2014 - 7 octobre 2014 - 8 octobre 2014 - 9 octobre 2014

    10 octobre 201414 octobre 2014 (3ème ADN) - 15 octobre 201416 octobre 201417 octobre 201420 octobre 201421 octobre 2014

    23 octobre 2014 - 24 octobre 201427 octobre 201428 octobre 201431 octobre 2014 (défense) - 3 novembre 20144 novembre 2014 -

    6 novembre 2014 - 10 novembre 201411 novembre 201412 novembre 201413 novembre 201414 novembre 201417 novembre 2014 -

    18 novembre 2014 - 19 novembre 201424 novembre 2014 (journée hors jury) - 25 novembre 201426 novembre 201427 novembre 2014 -

    1er décembre 2014 - 2 décembre 20143 décembre 20144 décembre 201410 décembre 2014 (plaidoiries Luc Leclaire) - 11 décembre 2014 (plaidoiries Me Bouthillier) - 15 décembre 2014 (directives du juge aux jurés pour les délibérations) - 20 décembre 2014 (délibérations J.5) -

    23 décembre 2014 (verdict)

     

     

     

    Lundi 29 septembre 2014

    Programme :

    - Témoin n°1 : Caroline Simoneau, policière au SPVM.

    C'est aujourd'hui que débute le procès tant attendu de Luka Rocco Magnotta. Accusé de meurtre, d'outrage à un cadavre, de diffusion de matériel obscène, de corruption de moeurs et de harcèlement, Luka ne s'est jamais exprimé à ce sujet, si ce n'est pour dire qu'il est non-coupable.

    Ils vont devoir prouver que c'est Luka sur la vidéoe.

    Le juge Guy Cournoyer a d'abord rappelé aux jurés qu'ils ne doivent parler de l'affaire à personne ni chercher à se documenter sur Internet. Ils doivent attendre que toutes les preuves aient été présentées avant de se faire un avis. 

    Luka a continué de plaider non coupable, d'une voix un peu faiblarde, semble-t-i.Il est pour le moment, toujours présumé innocent.

    A 10h53, Luka avoue à son avocat avoir commit les actes qui lui sont reprochés. Son avocat, Luc Leclair, rapporte donc les aveux au juge Guy Cournoyer. La question qui se pose maintenant est de savoir s'il est criminellement responsable. 

    Le premier témoin est Caroline Simoneau, une policière de l'identité judiciaire qui a pris des photos de la scène de crime

    Le procureur veut prouver que le meurtre a été prémédité 6 mois à l'avance.

    Au début de la vidéo, quand l'homme est vivant sur le lit, ce n'est pas Jun Lin. Cette partie de la vidéo a été tournée une semaine avant le meurtre. http://tvanouvelles.ca/lcn/judiciaire/archives/2014/09/20140929-150741.html. Cet homme n'a jamais pu être identifié.

    Après une pause de 20 minutes, le procès reprend à 13h38

    Luc Leclair veut prouver que Luka souffrait d'un problème mental lorsqu'il a commit le crime et compte faire intervenir un témoin de l'hôpital Maisonneuve qui a vu Luka deux mois avant le meurtre.

    Luka est borderline et souffre de psychoses. Le psychiatre qui a rencontré Luka après son arrestation témoignera.

    Le 19 mai 2012, Caroline Simoneau a été appelée pour un tronc trouvé dans une valise. Elle est restée sur les lieux une douzaine d'heures.

    14h40 - des photos du tronc de Jun Lin dans la valise commencent à être présentées. Des sacs poubelles qui étaient proches ont également été ouverts et certains éléments pris en photo.

    Dans ces sacs poubelles ont été découverts des vêtements, des accessoires tels que des lunettes fumées ont également été retrouvés dans ces sacs ainsi que des papiers confirmant identifiants Luka. Deux couteaux et un ciseaux faisaient parti des objets trouvé dont, certains tâchés de sang, ainsi qu'un rideau de douche et une partie de jambe. Les bras et une jambe ont été trouvés dans un autre sac (on ne parle pas mains et pieds, bien sûr). Le chien de la vidéo a été trouvé mort dans un de ces sacs, sans blessures apparentes. 

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    30 septembre 2014

    Programme :

    - Suite du témoignage de Caroline Simoneau, policière au SPVM.

    - Témoin n° 2 : Chantal Turmel, policière au SPVM.

    - Témoin n°3 : Richard Dionne, service d'identité judiciaire au SPVM.

    - Contre-interrogatoire de Caroline Simoneau.

    Le procès reprend avec une quinzaine de minutes de retard, à cause d'un débat hors jury qui n'a donc pu être rapporté. 

    Suite du témoignage d'hier de Caroline Simoneau :

    La partie abordée est celle des envoies postaux adressés aux Parti Libéral et Conservateur avec des photos.

    Parti Libéral : un sac contient un sac poubelle noir avec une attache rouge. Il y a une petite feuille rose avec une inscription : You need to speak to Lauren, her family have a lot to hide (photo). Et un coeur est dessiné au fond de la boîte. La note au Parti Conservateur dit : Lauren Tesky, will know who they are. They fuck me big time (photo). Un coeur est également dessiné au fond de la boîte. 

    Maintenant, les paquets envoyés aux écoles. Le premier est adressé à Louise Jones. Il y a du papier de soie rose et un sac cadeau noir (comme les premiers envoies). La note dit : Die bitch soon (photo).

    Seconde boîte adressée à l'école False Creek. Il y a une boîte avec du sang au fond, un papier de soie rose et un sac cadeau. La note dit : Roses are red. Violets are blue. The police need dental record to identify you bitch (photo).

    Fin du témoignage de Caroline Simoneau.

    11h30 - Nouveau témoin : Chantal Turmel - policière au SPVM identité judiciaire. 

    Elle s'est rendue chez Luka Magnotta le 29 mai 2012 (5720 boulevard Décarie, appartement 208), sans se souvenir s'il y avait déjà des policiers sur place. Elle parle de la vidéo One Lunatic One Ice Pick et a récupéré la bouteille de vin (photo) que l'on peut y voir. Le poster Casablanca (photo) a été récupéré ainsi qu'un chandail jaune. Elle a commencé à faire des photos à 2h45 soit dans la nuit du 29 au 30 mai 2012 (5 jours après la mort de Jun Lin).

    Chantal Turmel commence à montrer des photos du hall de l'immeuble, puis de la porte de l'appartement 208 pour enfin présenter les photos de l'intérieur de l'appartement. En entrant, il y a une petite cuisine sur la gauche, avec un poêle (photo). A droite, il y a une penderie ne contenant que deux cintres et un chapeau sur l'une des tablettes. Aucun vêtement. Dans la salle de bain, une substance rougeâtre est observable sur le côté du lavabo (photo). Puis une photo d'ensemble de l'appartement est présentée (photo). Il y a une bouteille de Real Lemon sur la table. Sur le mur de la salle de bain, la note suivante est notée : si tu n'aime pas la réflexion, ne regarde pas dans le miroir. Je m'en fout (photo)Une grille de réfrigérateur est sous le lit puis une photo du balcon de l'appartement est présentée.

    La scène a été couverte avec deux biologistes pour les photos suivantes. Ils ont interprété la scène pendant qu'elle prenait des photos. Les biologistes ont eu aussi pris des photos qui seront présentées plus tard aux 14 jurés. Une biologiste témoignera plus tard au sujet des substances rougeâtres.

    Il y a des tâches rougeâtres sur le comptoir de la cuisine et sur le réfrigérateur. Il y a du sang dans le bas du frigo. Il y a des poils ou des cheveux dans le tiroir du four.

    Chantal Turmel montre le matelas, tâché de sang. Il avait été retourné. Elle rapporte qu'il y avait une odeur de sang pourrit et que la porte du balcon n'était pas verrouillée.

    Fin du témoignage de Chantal Turmel.

    12h - témoignage de Richard Dionne - Service d'identité judiciaire SPVM.

    C'est lui qui s'est rendu au parc Angrignon lorsque la tête de Jun Lin a été retrouvée, le 1er juillet 2012. Il a dû se frayer un chemin de la route au plan d'eau où a été trouvé la tête . Il décrit l'endroit comme étant un secteur boisé, non loin d'un sentier. Elle était cachée dans un fourré (photo). Il a dû couper des branches pour y accéder. Il présente rapidement des photos du crâne. Luka ne regarde pas et garde la tête baissée.

    Fin du témoignage de Richard Dionne qui est contre-interrogé. Il dit avoir pris les photos un dimanche.

    14h00 le procès reprendre avec un contre-interrogatoire de Caroline Simoneau.

    L'avocat de la défense fait ressortir que la valise (photo) contenant le tronc de Jun Lin était en évidence, à la vue de tous passants. Les preuves sont amenées. Ils sortent des sacs le chandail jaune, un t-shirt rose. La défense dépose le chandail comme pièce à conviction. D'autres vêtements sont déposés comme pièces à conviction. Luc Leclair présente les vêtements au jurés. Puis la défense présente une paire de ciseau et un couteau (photo) qui ont été envoyés au labo pour relever l'ADN. Dans les documents qui ont été récupérés dans les sacs, on y trouve le nom de Fong Gzao et un autre avec Buckingham Palace.

    La défense continue d'exhiber des éléments de preuves alors que Luka ne regarde pas et semble assoupi. Ils ont sorti le poster Casablanca qui avait été récupéré dans une poubelle. Une note de la clinique Monkland avait également été trouvée dans une poubelle (photo). Luc Leclair présente maintenant les pièces à conviction aux jurés.

    Les journalistes présents dans la salle d'audience ont du mal à comprendre ce que cherche à faire Luc Leclair, avocat de Luka Magnotta, en présentant aux jurés des éléments - à première vue - futiles : carte de Londres, étui noir, planibus.... Luc Leclair s'intéresse également à un papier de l'hôpital Royal Victoria, un marteau et deux tourne vis. Après les outils, d'autres vêtements sont présentés. A chaque changement, le témoin change de gants en latex : un anorak en coton ouaté mauve avec un trou dans le dos et  pantalon en coton ouaté gris pas très propre sont présentés aux jurés. Le témoin montre maintenant une scie oscillante électrique Mastercraft (photo) qui était dans un des sacs poubelle. Luc Leclair précise qu'en 2012, le mouvement Occupons Montréal et une grève étudiante ont eu lieu (??) puis continue.

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    Mercredi 1er octobre 2014

    Programme : 

    - Suite du contre-interrogatoire de Caroline Simoneau.

    - Témoin n°4 : Feng Lin, ex petit ami de Jun Lin et contre-interrogatoire.

     

    9h40 -Le procès reprend avec la fin du contre-interrogatoire de Caroline Simoneau par Luc Leclair.

    Un des jurés à demandé au juge à ne pas devoir manipuler les pièces à conviction qui ont été déposées hier. Il y a finalement un nouveau débat hors jury qui ne peut être rapporté par les journalistes présents. Les jurés ne seront pas obligés de manipuler les pièces à conviction.

    Caroline Simoneau revient à la barre. L'enquêteur sort le poster de Casablanca vu dans la vidéo. Il y a des tâches de sang sur l'endos. Le témoin sort le carré rouge qui avait été trouvé avec le chiot mort, dans un des sacs et reparle de la manifestation étudiante et le mouvement Occupons Montréal. Dans ce même sac, il y avait un marteau, un tourne vis, une laisse, une scie, une nappe bourgogne et un couvre matelas, trempés (il pleuvait). Luc Leclair montre le carré rouge au jury. Le témoin présente maintenant un support athlétique en le tenant loin d'elle. Luc Leclair présente un pantalon de jogging noir aux jurés. Un des journalistes présents pense que l'avocat de Luka doit avoir une idée en tête pour présenter tous ces objets aux jurés qui ne semblent pas être à l'aise.

    C'est maintenant au tour des contenues des colis envoyés à Ottawa et Vancouver (Parti Conservateur et False Creek). Le témoin sort une boîte d'expédition de Postes Canada, pas encore ouverte qui avait été trouvée dans les ordures. L'avocat passe maintenant au colis adressé à l'école False Creek de Vancouver. Il précise qu'il y a du rouge à l'intérieur de la boîte. La seconde boîte était adressée à une femme et a coûté 14,80$ (prix noté dessus). Elle a été envoyée à l'école St George. Le témoin change de gants avant d'en venir au papiers de soie rose qui accompagnaient les colis. Elle sort maintenant un sac cadeau noir sur lequel il y avait des empruntes. Luka semble - encore une fois - endormi. Il ne regarde pas ce qu'il se passe. Toutes les notes et sacs cadeaux sont présentés aux jurés.

    11h pause.

    11h30 - le procès reprend avec une discussion hors jury.

    11h40 - le contre-interrogatoire de Caroline Simoneau est suspendu pour laisser Feng Lin, le petit ami de Jun Lin, qui doit repartir en Chine demain, témoigner.

    Feng Lin, né en 1979 (35 ans), témoigne en mandarin avec l'aide d'un interprète. Il a vécu un an au Canada, de juillet 2011 à juillet 2012. Il a vécu à Montréal pour étudier l'informatique à Concordia. Il étudiait le français à l'Udm. Il a rencontré Jun Lin a Beijing (Chine) en 2009 : "Jun Lin était mon amoureux. Nous nous sommes connus en Chine, mais notre relation a commencé après 2010". Ils vivaient ensemble à Montréal. Ils ont vécu en haut du dépanneur où travaillait Jun Lin, dans le coin de Charlevoix. Ils ont ensuite déménagé à St Mathieu, jusqu'à son départ pour la Chine le 13 mai 2012, pour voir sa famille. Il y est resté deux semaines et est revenu quand le meurtre est arrivé. Chaque jours, ils s'envoyaient 40 à 50 textos. Le dernier message qu'il a reçu de Jun Lin était "Bon matin", le 24 mai 2012. Il lui a répondu, le message a été lu, mais n'a jamais reçu de réponse. Lorsque Feng Lin est reparti en Chine voir sa famille, lui et Jun Lin étaient simplement amis. Les parents de Jun Lin voulaient qu'il se marie avec une fille, il avait une grosse pression à cause d'eux. Ils ignoraient que leur fils était homosexuel.

    Jun Lin ne fumait pas, ne buvait pas d'alcool et ne prenait pas de drogues. Il pesait 65kg. Il faisait de la gym 3 à 4 fois par semaine. Il avait eu une transplantation de cheveux. Il leur arrivait de regarder du porno ensemble, mais avaient des relations sexuelles normales. Ils ne s'attachaient pas (rapport à la vidéo). La Couronne demande s'ils pratiquaient le bondage. Feng Lin répond : "Absolument pas".

    Le 24 mai, Feng Lin a envoyé plusieurs messages qui n'ont pas été lu. La panique a commencé à s'installer le 25, en voyant que Jun Lin ne répondait plus à ses messages. Il a contacté Dong Dong Xu le 28 mai, un ami de Jun Lin, pour s'assurer qu'il aille bien. Il a essayé de le trouver, en vain. Jun Lin habitait alors avec un taïwanais à Montréal, sur Forest Hill. Feng Lin est revenu à Montréal le 30 mai parce qu'il n'avait plus de nouvelles de Jun Lin. Il devait passer tout l'été en Chine. "J'ai vu sur Internet qu'un torse a été retrouvé, mais je ne pensais pas que c'était lui". C'est un ami qui lui a annoncé la triste nouvelle. Feng Lin raconte avoir vu une partie de la vidéo mais était certain que ce n'était pas Jun Lin.

    12h20 - Pause midi.

    14h - Discussion hors jury.

    Après 15 minutes de hors jury, l'interrogatoire de Feng Lin reprend. Il raconte que Jun Lin allait sur des sites de rencontres homosexuelles. Feng Lin pense que le site gay que Jun Lin fréquentait était Grindr, la version gay de Tinder. Et il explique le fonctionnement du site.

    14h25 - Fin de l'interrogatoire de Feng Lin. Contre-interrogatoire de Luc Leclair, avocat de Luka.

    La défense demande un ajournement pour le reste de la journée. Le juge veut plus de détails. Il y aura une discussion hors jury à ce sujet.

    Après une discussion hors jury de 10 minutes, le juge ordonne une pause de 30 minutes.

    15h15 - retour du jury. Il n'y aura pas d'ajournement avant le contre-interrogatoire de Feng Lin par Luc Leclair.

    15h17 - début du contre-interrogatoire de Feng Lin.

    Luc Leclair fait part de sa sympathie à Feng Lin et lui explique que le procès porte sur l'état d'esprit de Luka. Il lui demande d'être candide.

    L'avocat de la défense veut parler de Grindr et montre des captures d'écran. Il lit des exemples d'annonces très crues. Feng Lin à propos de Grindr "les gens peuvent tout simplement proposer d'aller prendre un café". Il dit que c'est comme Instagram et qu'il n'y a pas nécessairement que des annonces à caractère sexuel.

    On apprend que Jun Lin était divorcé et que Feng Lin avait rencontré ses parents. D'abord à Pékin, puis à Montréal avec l'affaire : "Ils n'étaient pas au courant qu'on était en couple. Ils ne l'auraient pas accepté". Feng Lin lui offrait de temps en temps un support financier.

    15h40 - Un juré demande une pause santé.

    15h45 - le contre-interrogatoire de Feng Lin reprend.

    Luc Leclair montre des relevés de téléchargement sur Internet. Certains titres de films sont très explicites. Il questionne Feng Lin sur l'utilisation de de Skype, Sina Weibo (réseau social chinois) et Facebook. Feng Lin dit ne jamais avoir eu de compte sur Grindr. Le couple allait dans des bars du village. Il demande à Feng Lin s'il se souvient que Jun Lin ait rencontré un canadien francophone via Grindr. Luc Leclair pose maintenant des questions sur un certain Emile Lacroix, que Feng Lin dit ne pas connaître. Il insiste sur les rencontres du couple faites dans les bars, notamment au Sky Bar. Il suggère que Jun Lin a couché avec un autre homme le 19 mai 2012. Ce à quoi répond Feng Lin : "On était séparés, il était libre". Il pose des questions sur le cercle d'amis du couple et leur orientations sexuelles. "Il  y a beaucoup de choses que vous semblez ignorer" dit l'avocat de Luka à Feng Lin. Il pose des questions sur les habitudes sexuelles de Jun Lin. Jun Lin se faisait des lavements au café pour raison de santé et non en pratique sexuelle, rajoute Feng Lin.

    16h15 - de nouveau une discussion hors jury.

    16h28 - le procès reprend et va durer jusqu'à 17h30 (23h30 heure française)

    Jun Lin a perdu 10 points à l'université Concordia pour avoir triché, rapporte Feng Lin. Luc Leclair soumet que Jun Lin et Feng Lin ont rompu parce que ce dernier était trop contrôlant. "Absolument pas", répond ce dernier.

    Luc Leclair ressort la liste de téléchargements de porno gay aux titres explicites. Feng Lin dit ne pas connaître ces films. Il suggère que Jun Lin était intéressé par le sm sans que Feng Lin ne le sache. Feng Lin assure n'avoir jamais eu de relation sm avec Jun Lin et qu'il ne s'est jamais montré intéressé par cette pratique. Luc Leclair finit par montrer des captures d'extraits d'un film sm gay. "Ais-je besoin de regarder ces images ?" demande Feng Lin, agacé, pendant que l'avocat décrit crûment les images. Le témoin ne peut pas dire quand il a rompu avec Jun Lin "vous m'avez déjà posé cette question". Luc Leclair suggère que Jun Lin ne voulait plus rester avec Feng Lin.

    16h58 - le contre interrogatoire est presque fini. De nouveau, discussion hors jury.

    17h03 - reprise.

    Luc Leclaire demande à Feng Lin s'il connait Craigslist, pour faire des rencontres. Il répond non et dit ne pas savoir si Jun Lin utilisait ce système d'annonces.

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    Jeudi 2 octobre 2014

    Programme : 

    - Suite et fin du contre-interrogatoire de Caroline Simoneau.

    - Témoin n°5 : Eric Schorer, ancien Gérant de l'immeuble rue Décarie, décédé.

    - Témoin n°6 : Michael Nadeau, concierge de l'immeuble et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°7 : Luc Savard.

    - Témoin n°8 : Claudette Hamlin, sergente détective au SPVM.

     

    09h30 - le procès reprend avec le contre interrogatoire de Caroline Simoneau, qui devrait déposer des pièces à conviction.

    Nouvelle discussion hors jury !

    10h10 - pause d'une dizaine de minutes. 

    10h29 - fin de la pause. Discussion hors jury.

    10h31 - le jury a envoyé une note au juge. il veut recevoir par écrit les instructions données par le juge en début de procès (voir jour 1), en anglais et en français.

    10h40 - le juge refuse de donner les instructions par écrit.

    Le juge rappelle les pratiques sado maso de Jun Lin puis, l'avocat de la défense, Luc Leclair, demande une interruption. Nouvelle discussion hors jury. 

    Le juge Cournoyer a précisé au jury que le témoignage de Feng Lin devait être considéré pour déterminer sa crédibilité. Il va également être considéré pour savoir si Jun Lin est allé volontairement chez Luka.

    10h50 - le procès reprend enfin avec le contre-interrogatoire de Caroline Simoneau, qui est de retour à la barre.

    ça reprend au colis envoyé au Parti Libéral. Elle doit ressortir la note qui a été envoyée "You need to talk to Lauren, her family have a lot to hide" (tu as besoin de parler à Lauren Teskey. Sa famille a beaucoup à cacher)Luc Leclair va la déposer en preuve. Les "cadeaux" étaient soigneusement préparés. Les parties de corps étaient emballées dans du papier de soie rose, placé dans des sacs cadeaux noir. On fond des colis, un coeur au marqueur noir était dessiné. Les contenus sont exhibés : papier de soie rose, sac cadeau noir, message.

    On passe maintenant au colis envoyé au Parti Conservateur. Première pièce : la boîte en carton dont l'adresse de retour est au nom d'un pseudo : Renée Bordelais. Seconde pièce : la note "Stephen Harper and Lauren Teskey will know who this is. They fucked me up big time" (Stephen Harper et Lauren Teskey sauront qui c'est. Ils m'ont m'on baisé depuis longtemps). Troisième et quatrième pièces : le sac cadeau noir et le papier de soie rose.

    11h27 - pause de 20 minutes.

    11h55 - fin de la pause, hors jury.

    Le contre interrogatoire de Caroline Simoneau est terminé. 

    Le témoin suivant est Michael Nadeau, concierge de l'immeuble. Qui est en retard. On passe donc au témoignage enregistré d'Eric Schorer, ancien gérant de l'immeuble de Luka, décédé. 

    Eric Schorer dit avoir été contacté par Luka vers mars 2012, pour louer un appartement. Il dit que Luka venait de Toronto et n'avait pas d'emploi. Il disait avoir un enfant à Montréal pour justifier son départ de Toronto. Il n'avait pas prévenu qu'il quittait l'appartement meublé, loué pour 490$ par mois. Il explique comment la valise contenant le tronc a été trouvée par le concierge de l'immeuble, Michael Nadeau, le 29 mai 2012. Il y avait des larves et c'était malodorant. Il lui a dit de regarder et a vu le tronc. Il décrit la découverte, l'appel à la police et le système de surveillance par caméra.

    Il y avait des caméras à l'entrée, dans le hall, au sous sol et au premier étage de l'immeuble mais pas à la sortie de secours. Luc Leclair dit qu'il y a une caméra au deuxième étage. Ce à quoi répond Eric Schorer "non, impossible". "Nous avons une vidéo du deuxième étage". Eric Schorer répète que c'est impossible*. "Je lui ai montré l'appartement. Il a rempli la demande et elle est allée à l'administration. La demande était au nom de Luka Rocco Magnotta. Mais la cours n'en a aucune copie. "Il était très cordial le jour où il a fait la demande. Très normal". "Qu'entendez-vous par là ?" demande Luc Leclair. "Si quelqu'un arrivait en criant, nous ne louerions pas l'appartement. Il a une voix très grave, il était polie, normal". 

    Eric Schorer décrit Luka comme étant une personne normale, courtoise, sans extravagance vestimentaire. Il portait souvent des lunettes de soleil et ne l'avait jamais vu avec un animal de compagnie.

    14h - Témoignage de Michael Nadeau, concierge de l'immeuble où vivait Luka.

    Né en 1962. Il y a 56 appartement dans l'immeuble dont il s'occupe et où il vit. Les poubelles sont ramassées les mardis et vendredis. Il les place sur le trottoir le matin. Le 29 mai 2012, il a vu une valise près des meubles qu'il avait déposé pour les ordures. "Il y avait des larves qui rampaient partout sur la valise. Nous l'avons ouverte avec des pinces". Il a vu un torse avec un cou. "On a appelé le 911 immédiatement". Il était alors avec Michael Gauthier, un locataire de l'immeuble. Il a averti le gérant, Eric Schorer, décédé en mars 2014 d'une crise cardiaque. Le témoin regarde les photos de la scène de crime.

    La valise était grise avec des tâches blanches. Michael Nadeau pense avoir vu la valise les jours précédents, mais n'est pas certain. Il dit ne pas connaître Luka, lui disait simplement bonjour, mais n'a jamais engagé de conversations avec lui. Ils ont sorti les affaires de l'appartement 208 après le passage de la police, mais n'a pas fait le nettoyage.

    14h20 - contre interrogatoire.

    Luc Leclair lui demande s'il y a moyen de descendre par le balcon. Ce à quoi répond Michael Nadeau, qu'il y a des escaliers de secours. Mais l'appartement de Luka n'était pas accessible par le balcon. Il explique lui aussi qu'il y a 4 caméras. "La valise peut avoir été là depuis vendredi et tout le week-end", rajoute Michael Nadeau. 

    14h25 - fin du contre-interrogatoire.

    14h28 - témoignage de Luc Savard, policier à la ville de Montréal.

    Il travaillait aux crimes technologiques en mai 2012. Il a récupéré les séquences vidéos d'un enregistreur numérique.

    14h30 - hors jury.

    14h35 - ça reprend.

    Le 29 mai, il est allé aider les enquêteurs sur la scène de crime. Il a dû visionner les séquences vidéos prisent par les caméras. Elles sont activées par des capteurs de mouvements. Les caméras ont été emmenées en laboratoire, les séquences n'ayant pas pu être extraites sur place. Il a également extrait des séquences vidéo de la pharmacie Jean Coutu au 5150 Queen Mary. Il explique la caméra a capté Luka. Il est entré à 19h12 et en est sorti à 19h16, le 25 mai 2012. Il a ensuite été au bureau de poste. Il a aussi récupéré des séquences vidéo du lieu de travail de Jun Lin. Il a ensuite récupéré les séquences vidéo du bureau de poste, où Luka a été vu. Il cherchait des images du 26 mai.

    14h50 - fin du témoignage. Suite à un problème technique qui doit être réparé pour l'audition du prochain témoin, l'audience est suspendue.

    15h - ça reprend avec une nouvelle fois du hors jury !

    Témoignage de Claudette Hamlin, sergente détective des crimes majeurs. Elle a reçu le premier appel le 29 mai au matin, vers 10h55. Sur place, elle a dirigé le travail de Caroline Simoneau. Description qu'elle fait de la valise : grand format en toile, traces de peinture blanche à l'aérosol, 6 lacérations. Quand le tronc a été pris, il n'y avait aucune marque de lacération semblables à celle de la valise. "Ce jour là, il  y avait beaucoup d'orages et de médias", dit-elle. Ils ont donc monté une tente pour fouiller les sacs à l'abris des médias. Des documents portants le nom de Luka ont été trouvés dans un des sacs, tenus par un trombone, avec le chiot, des outils, des vêtements avec du sang ou une substance ressemblant à du sang dessus et d'autres parties de corps. Ils ont également trouvé une caméra, un téléphone portable et un ordinateur portable qui ont été mis sous sac scellé en raison de la pluie, avant que la police ne les ait photographié. Ils ont été envoyés à la section des crimes technologiques. Il y avait aussi des gants en latex et de la peinture.

    Sac n°7 : une paire de ciseau avec des tâches rougeâtres, un rideau de douche mouillé, et deux couteaux. C'est ce qu'avait énuméré Caroline Simoneau.

    Sac n°15 : des couvertures, un couvre matelas et une serviette imbibée de sang. Le sweet violé, un t-shirt blanc avec du sang, de la pizza et la facture de la pizza datée du 25 mai à 18h03. Deux manteaux noirs, une boîte de kleenex, la boîte de Postes Canada, la carte d'Opus.

    Aucune autopsie n'a été pratiquée sur le chiot. Ils ont trouvé une jambe sans pied et les deux bras sans les mains.

    Ils ont fouillé au total 31 sacs, jusqu'à 22h05 le 29 mai 2012. Au départ, ils pensaient que les restes de corps appartenaient à Luka. Puis ils ont fait le lien avec la vidéo. Après l'avoir visionnée, ils ont de nouveau fouillé les sacs. Cette fouille, effectuée dans la nuit du 29 au 30, leur a permis de récupérer le poster Casablanca et la bouteille de vin. En visionnant la vidéo de surveillance, Luka est rapidement devenu suspect.

    Elle est ensuite entrée dans l'appartement, qui avait été nettoyé. Un autre journaliste rapporte que l'appartement était maculé de sang ?! Elle est allée chercher Luka en Allemagne en juin avec un autre policier.

    Ils vont diffuser les bandes de surveillance. Des centaines de séquences ont été isolées, du 24 au 26 mai 2012. On y voit Luka et Jun Lin, ensemble, le 24 mai.

    1ère vidéo : caméra de surveillance de la porte d'entrée de l'immeuble. Luka est aux boîtes aux lettres avec un t-shirt blanc et un pantalon noir. Il a l'air très décontracté. Plus tard, on le voit en compagnie de Jun Lin, à 22h16, le 24 mai. Jun Lin porte une casquette et un t-shirt jaune. Ils sourient ensemble.

    A 2h06 le 26 mai, Luka sort de l'appartement, seul, avec le t-shirt de Jun Lin avec une attitude normale. Il revient à l'immeuble à 2h13 et se regarde dans un miroir, regarde ses cheveux. Le t-shirt a été trouvé dans un des sacs. La casquette a été récupérée lors de son arrestation à Berlin.

    A 2h47 le 25 mai, les caméras du sous sol montrent Luka aller jeter des sacs poubelle.

    A 4h09, Luka jette des bouteilles de vin. La police n'a pas pu fouiller ces sacs, ils avaient déjà été emmenés. Il a jeté des oreillers et des boîtes de pizza.

    A 4h36, il sort de l'immeuble avec le chiot* dans les bras.

    A 6h07 le 25 mai, le concierge est au sous sol, il regarde un oreiller et sort les ordures. 

    A 7h43, Luka quitte l'immeuble, seul. Il est de retour à 8h48 avec une valise. Il s'est changé.

    A 9h08, il ressort de l'immeuble. Il s'est encore changé. Il porte un débardeur rayé, des lunettes de soleil et à un sac sur son épaule. Il rentre à 9h10. Il est ressorti pour rentrer à 12h12, avec un sac de provisions. A 13h02, il est au sous sol. Il jette des objets avec des gants en latex. Il ressort à 13h32. Il revient à 14h17 avec un sac Jean Coutu.

    A 15h50, il jette de nouveaux sacs.

    A 17h02, il jette des vêtements. Il se fait livrer une pizza à 18h32.

    20 minutes plus tard il quitte l'appartement et revient à 19h28, après 40 minutes d'absence.

    A 21h, il descend encore des sacs. Il porte une perruque noire sur certaines séquences. 

    A 22h14, il sort de l'ascenseur et traîne la valise sur les roues.

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    Lundi 6 octobre 2014

    Programme :

    - Suite du témoignage de Claudette Hamlin et contre-interrogatoire.

    09h30 – le procès va reprendre avec la suite du témoignage de Claudette Hamelin et les séquences vidéos des caméras de surveillance.

    09h35 – Hors jury.

    09h50 – Reprise du témoignage.

    Ça reprend au 25 mai 2012 à 22h17. La vidéo se passe le lendemain à 5h27, le 26 mai. Luka sort de l'immeuble et revient 2 minutes plus tard. Il porte la casquette de Jun Lin et un t-shirt Mickey Mouse vert.

    5h30, il sort deux sacs poubelles et revient 3 minutes plus tard. Il fait attention à ne pas faire de bruit en fermant les portes.

    Claudette Hamlin précise que le t-shirt Mickey Mouse a été saisi en Europe.

    5h47 et 6h26 il jette quelque chose au sous-sol qui ressemble à un laptop. Il sort à 6h34 et revient à 9h23. Il porte un sac en bandoulière. Il passe devant les gens assis sur les marches de son immeuble.

    11h11, il descend un nouveau sac poubelle, il porte une perruque. Il ne revient qu'à 16h35.

    A 16h48 il jette encore quelque chose au sous-sol.

    Il quitte définitivement l'immeuble le 26 mai à 17h14 avec une valise. Il a prit un taxi.

    Claudette Hamlin dit qu'ils ont été incapable de trouver à quel moment Luka et Jun Lin se sont rencontrés, malgré les nombreux e-mail qu'ils ont trouvés. « Ni quand, ni pourquoi »

    Entre le 18 et le 19 mai, Luka est entré dans l'appartement avec quelqu'un d'autre que Jun Lin. L'homme a une démarche hagarde, Luka, qui porte une perruque, l'aide à se déplacer. On passe donc à la première partie de la vidéo, l'homme vivant sur le lit, qui n'est pas Jun Lin et qui n'a pas pu être identifié. Il est arrivé chez Luka le 18 mai à 23h. Le 19 mai au matin, Luka va jeter quelque chose dans une poubelle au sous-sol.

    La casquette de Jun Lin a été retrouvée à Berlin, lors de l'arrestation de Luka. Elle est montrée au jury et déposée en preuve. La perruque a également été trouvée dans ses effets, à Berlin, et est déposée en preuve elle aussi. Une facture de Postes Canada datée au 25 avril 2012 et une de Zellers (nouvelle literie) datée du 25 mai 2012 trouvées dans les poubelles sont déposées en preuves. Le t-shirt jaune, d'abord porté par Jun Lin puis par Luka est déposé en preuve.

    Des photos de la chambre d'hôtel à Paris dans lequel s'est arrêté Luka ont été prises par la police française. Frank Rubert est la dernière personne a avoir hébergé Luka à Berlin. Des photos ont été prises chez lui. Il témoignera cette semaine. Un série d'objets a été saisie chez lui. Les photos ne sont présentées qu'au jury.

    L'enquêteur fouille dans les boîtes à la recherche de quelque chose. La Couronne n'a plus de questions pour le témoin Claudette Hamlin. Elle montre une carte de téléphone achetée à Darty, à Paris au nom de Kirk Tramel et une carte de l'université de Toronto, trouvées dans les toilettes.

    10h34 – pause. Claudette Hamlin sera contre-intérrogée d'ici 20 minutes par Luc Leclair, avocat de Luka Magnotta.

    11h04 - le contre-interrogatoire de Claudette Hamlin commence.

    L'appartement de Luka a été nettoyé quand la police y est entrée, mais quelques traces de sang ont tout de même été retrouvées sur la baignoire et le dessous du matelas était imbibé de sang. L'appartement ne sentait pas les produits d'entretiens mais le sang coagulé. Le luminol a révélé beaucoup de sang.

    La perruque a été achetée 1.700$ (1.209e). La défense l'examine. A l'intérieur de la perruque est noté "RL Moda".

    On passe maintenant au reçu saisi à Paris pour la carte de téléphone. Elle a été achetée à Bagnolet (Paris-France) le 29 mai 2012.

    Luc Leclair interroge le témoin Claudette Hamlin sur le fait que le SPVM (police Montréal) n'a pas trouvé comment Luka et Jun Lin se sont rencontrés. Dans le laptop de Jun Lin, il y avait des milliers de photos, mais aucune de Luka. Environ 7500 photos ont été analysées pour tenter de comprendre comment ils se sont rencontrés.

    11h28 - problèmes techniques, discussion hors jury.

    11h39 - ça reprend.

    Luc Leclair montre la liste de contacts Skype de Jun Lin. Il y en avait 63 et l'avocat en énonce certains. Il question Claudette Hamlin à ce sujet. Il veut déposer cette liste en preuve mais le juge, Guy Cournoyer, préfère attendre un autre témoin.

    La défense examine maintenant les messages Skype que Jun Lin a échangé. Le 18 mai 2012, Fabrice Gauthier et Jun Lin se sont envoyé des messages. Le 19 mai 2012, Jun Lin a eu un contact avec un homme qui lui faisait des compliments. Luc Leclair a copié les messages sur un grand carton. Jun Lin a échangé avec quelques hommes, les jours précédents sa mort.

    Luc Leclair passe maintenant aux téléchargements que Jun Lin a effectué sur Chrome, dont les films porno. Il les téléchargeait sur un torrent chinois. La liste de téléchargement est également déposée en preuve. Luc Leclair précise que les photos du film Extreme Pleasures 2 ont été trouvées dans l'ordinateur de Jun Lin. Il demande à Claudette Hamlin si elle l'a vu. La réponse est non. Les photos sont déposées en preuves.

    Luc Leclair s'intéresse maintenant au fait que Luka a souvent changé de numéro de téléphone entre décembre 2011 et mai 2012. Il a changé de numéro le 25 mai 2012, avant 10h du matin.

    Quatre appels à l'indicatif pays 705 a été passé le 25 mai au matin. 3 appels de quelques secondes et un de 3 minutes. Luc Leclair interroge le témoin au sujet des appels que Luka a passé depuis son changement de numéro, le 25 mai. Le premier appel passé avec l'indicatif 705 a été passé en mars 2012.

    12h26 - pause midi. 

    14h10 - ça reprend avec le contre-interrogatoire de Claudette Hamlin.

    Des séquences vidéos de l'aéroport sont montrées.

    26 mai 2012 19h34, Luka était à l'aéroport prêt à partir pour Paris. Il porte un t-shirt Mickey Mouse, sa perruque et tient des papiers. Il passe le point de fouille à 21h08. Il part avec Air Transat pour Paris. Dans la salle d'audience, Luka ne regarde pas les images, il a la tête baissée.

    Luc Leclaire souligne que Luka porte sa perruque, mais pas de lunettes de soleil.

    Les séquences vidéos des caméras de surveillance de l'aéroport de Paris sont maintenant montrées.

    Les journalistes ne comprennent pas en quoi le visionnage de ces vidéos peut avoir son utilité.

    "Utilité de l'exercice pas claire, une fois de plus" - François Messier.

    "Why jury being shown endless videos of #Magnotta moving through airport by his defence lawyer remains a mystery" - Michele Mandel.

    La perruque que porte Luka sur les séquences vidéo est raide. Elle a été déposée comme preuve au jury mais a maintenant un autre aspect.

    Luc Leclair pose des questions idiotes à Hamlin telles que "qu'est ce qu'il est en train de faire, là ?" ce à quoi il répond "il remet sa ceinture". Il cesse le visionnage des séquences vidéo. Le juge rappelle qu'il est important de prendre le temps, qu'il est inutile de se sentir pressé. Le visionnage ne s'arrête donc pas.

    Chaque séquence de Luka à l'aéroport est visionnée sous plusieurs angles.

    Claudette Hamlin souligne que Luka a passé la sécurité avec un sac en bandoulière et ce qui semble être un portable.

    Luka est arrivé à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle le 27 mai 2012 à 12h49 (heure française). Sont diffusées dans la salle des séquences vidéo de plusieurs minutes où Luka n'est pas forcément présent.

    Le journaliste Michaël Nguyen note que ça avance plus ou moins sûrement.

    Claudette Hamlin confirme que Luka voyageait sous sa véritable identité : Luka Rocco Magnotta. Le billet avait été acheté le 25 mai à 4h38 via Expedia avec une date de retour prévue pour le 1er juin 2012.

    "15 minutes de queues aux douanes à Charles de Gaulle en vidéo. C'est comme si on voyageait pour vrai.." Michaël Nguyen.

    Le chauffeur de taxi qui a conduit Luka à Novotel à sa sortie de l'aéroport témoignera.

    15h17 - pause.

    15h44 - ça reprend.

    Les images maintenant diffusées montrent Luka à l'hôtel Novotel où il est descendu à Paris, le 27 mai 2012 à 13h44 (heure française). Les images le montrent au comptoir et il part à 14h. Les pauvres journalistes présent dans la salle continuent de regarder la vidéo alors que Luka est parti depuis 15 minutes...

    16h04 - Luc Leclair demande à faire avancer la vidéo. Les journalistes sont contents.

    Luka est au comptoir de l'hôtel jusqu'à 14h22 et replace une mèche de sa perruque. Il quitte l'hôtel après s'être changé à 15h24. Il quitte définitivement l'hôtel avec sa valise le 27 mai à 23h14.

    16h13 - s'en est terminé des vidéos de surveillance de l'hôtel. Place maintenant aux images du terminal de bus à Paris le 31 mai 2012 à 10h27. Le bus prend la direction de Berlin.

    Luka regarde la vidéo du terminus de Paris. Et pour une fois, il a l'air réveillé.

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    Mardi 7 octobre 2014

    Programme : 

    - Suite du contre-interrogatoire de Claudette Hamlin.

    - Témoin n°9 : Dong Dong Xu, ami de Jun Lin et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°10 : Thomas Murphy, client de Luka et contre-interrogatoire.

     

    9h30 - un juré est en retard, le procès reprend un peu plus tard.

    10h06 - ça reprend avec le contre-interrogatoire de Claudette Hamlin.

    Des vidéos de caméras de surveillance, en Europe, vont de nouveau être diffusées. Terminal Eurolines de Paris, le 31 mai 2012. Luka passe dans le terminal d'autobus à 8h37. Terminé pour les vidéos.

    Luc Leclair va présenter au jury les objets récupérés dans la chambre d'hôtel Soummam à Beagnolet (à Paris) à commencer par la valise. La facture de la chambre d'hôtel d'un montant de 450e est déposée (photos de la chambre 1 et 2). Elle a été trouvée à l'intérieur. Luka étudiait visiblement le français. Un papier avec la conjugaison des verbes français a été trouvé dans sa valise. D'autres objets récupérés sont déposés tels qu'une brosse à cheveux et du mascara, ainsi que des vêtements (photos 1 et 2).

    Grand bond dans le temps... Les images filmées dans le cybercafé à Berlin, en Allemagne vont être diffusées. La vidéo est datée du 4 juin 2012, 11h36. Le juge intervient : la vidéo est longue et Luka n'apparaît toujours pas sur les images. La vidéo dure une trentaine de minutes et Luc Leclaire refuse de faire une avance rapide.

    10h54 - pause dû à un problème technique : la vidéo ne fonctionne plus. Discussion hors jury.

    11h30 - ça reprend. Avec un risque de nouveaux problèmes techniques.

    Les images de l'arrestation de Luka devraient être montrées. Il est 11h54 au cybercafé de Berlin et Luka entre. Il relève ses lunettes sur sa tête et parle au gérant (qui témoignera plus tard, apparemment), derrière le comptoir. A 13h35, un homme se tient à l'entrée du cybercafé et fait un geste à une voiture de police. Sept policiers interviennent à 13h38 et arrêtent Luka. La scène n'est pas montrée étant donné que la caméra de surveillance ne filme qu'en direction de la porte d'entrée. Les policiers ressortent à 13h42, avec Luka. Luc Leclaire précise qu'il y avait d'autres clients dans le cybercafé à ce moment là.

    Luc Leclaire veut faire la liste des objets qui se trouvaient dans la valise. La valise est une Chivas Regal, il avait la chambre n°19. Il y avait donc des pastilles Cepacol (maux de gorge), une boîte de lentilles de contact avec une lentille bleue, le t-shirt Mickey Mouse. Sur une chaise, il  y avait des vêtements et un prospectus sur un projet de condos à Montréal. Dans un bol, la carte étudiante de Luka à l'université de Toronto, datant de 2007. Dans la penderie, il y avait un porte-feuille vide et une facture. Dans la salle de bain, un peigne et deux bâtons de maquillage.

    Luc Leclair va présenter le t-shirt Mickey Mouse (photo) que Luka portait lors de son départ pour Paris. Puis il présente le t-shirt jaune que portait Jun Lin avant d'être tué. Il présente la facture de l'hôtel Novotel où Luka est arrivé le 27 mai pour en partir le 28 mai. Il montre la copie d'un courriel présenté en preuve, Luka a réservé la chambre en urgence le 26 mai à 23h via LastMinute.com. Le prix de la chambre était de 75,47e qu'il a réglé par carte de crédit.

    12h11 - fin du contre-interrogatoire de Claudette Hamlin. C'est au tour de Dong Dong Xu, un ami de Jun Lin.

    Agé de 31 ans, il vit à Montréal depuis 3 ans et était un ami proche de Jun Lin. Ils se sont rencontrés en ligne, via un ami commun, en 2011. Jun Lin a été le premier à partir pour le Canada, Dong Dong Xu l'a suivit. Il rapporte que Jun Lin était quelqu'un de timide, qui parlait peu et que tout le monde aimait. Ils se voyaient une fois par semaine ou plus. Le nom américain de Jun Lin était Justin mais sur Facebook, il se faisait appeler Patrick. Il n'était par contre pas au courant qu'il utilisait aussi le nom "West". Ils allaient ensemble à la bibliothèque à Concordia, il aidait Jun Lin avec la langue et mangeaient ensemble. Dong Dong Xu connaissait aussi Feng Lin "ils étaient presque inséparables".

    Dong Dong Xu a reçu un appel de Feng Lin le dimanche 27 mai. Il était inquiet parce qu'il n'avait plus de nouvelle de Jun Lin depuis 60h. C'est lui qui est parti à la  recherche de Jun Lin après avoir reçu cet appel. Il s'est rendu à son appartement 20 minutes après le coup de fil. Il a obtenu la clé de son appartement, c'était la première fois qu'il y allait. Il était 21h30. Il n'y avait personne et le chat avait faim. Les poubelles étaient éparpillées, sans doute que le chat a cherché à se nourrir. Dong Dong Xu en a déduit qu'il était sur le point de cuisiner : une poêle et des oeufs étaient posés sur le comptoir. Il est ensuite allé au dépanneur où il travaillait, en taxi, après avoir appelé Feng Lin pour lui dire que Jun Lin n'était pas chez lui. Il a parlé au patron sans se présenter. Il lui a dit ne pas avoir de nouvelles de Jun Lin depuis le 24 mai, le dernier jour où il est allé travailler. Il était attendu les 25 et 26 mai. Il a appelé la police chez le dépanneur, de peur que quelque chose de grave ne soit arrivé. La police est venue et a demandé la pièce d'identité de Jun Lin. Ils ont trouvé une personne du même nom en Ontario. La police lui a dit que Jun Lin était adulte et que quelque fois, les adultes décident de disparaître quelque jours, sans en avertir personne. Le lendemain, lundi, il est allé se renseigner à l'université, qui ne lui ont pas donné la moindre infos, sécurité oblige. Il a donc rappelé la police qui s'est rendu à l'université pour obtenir des informations. Ils ont ensuite dit à Dong Dong Xu de rentrer chez lui et d'attendre. Objection de Luc Leclair : Ouï dire.

    12h28 - pause déjeuner. La suite aux alentours de 20h30 heure française (14h30 Canada)

    14h 10 - ça reprend avec la suite du témoigne de Dong Dong Xu.

    Il explique qu'il a contacté le consulat chinois pour rapporté la disparition de Jun Lin. Il est retourné deux fois à son appartement pour tenter de trouver des indices quant à sa disparition. Tous ses effets personnels étaient encore chez lui, explique t-il.

    Le 29 mai 2012, il a entendu parler d'une vidéo macabre, One Lunatic, One Ice Pick, qu'il a vue. Il décrit un peu la vidéo. Il dit ne jamais avoir vu une scène telle que celle-ci. "J'ai vu l'image d'une tête, j'ai tout de suite reconnu Lin". Il a appelé le 911 et la police immédiatement. Tout comme Feng Lin, il raconte que Jun Lin ne buvait pas, ne fumait pas etc., qu'il n'a jamais eu de relations sexuelles avec lui.

    Ils se sont envoyé des textos deux jours avant le meurtre, pour savoir si Jun Lin voulait sa voiture de location. Il n'a pas su si Feng Lin et Jun Lin se sont séparés. Dong Dong Xu n'a jamais entendu parler de Luka, il ne le connait pas.

    14h26 - fin du témoignage. Contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

    Luc Leclaire rappelle que Jun Lin a été surpris à tricher à l'université. Pour le moment, il ne travaille pas. Avant, il était assistant de recherches. Avant, il étudiait le français et il est résident permanent au Canada. Luc Leclaire l'accuse d'avoir aidé Jun Lin à tricher à l'université. Il dit ne pas avoir vu Lin Jun depuis début mai. Ce à quoi répond Luc Leclaire, qu'ils étaient en "break" dans leur amitié. Mais Dong Dong Xu n'est pas en accord avec ça. Jun Lin avait un Iphone, un pc, mais pas de laptop (ordinateur portable), d'après ses souvenirs.

    Luc Leclaire lui dit que Jun Lin a acheté le nom de domaine HomoBJ. Dong Dong Xu n'est pas au courant. Il lui dit que Jun Lin avait dit à un prof que sa plus grande ambition était de trouver l'amour. Dong Dong Xu l'avait lu dans les journaux, mais Jun Lin ne lui en avait jamais parlé. Ils ne parlaient pas de leurs vies intimes. "Etiez-vous proche ?" - "On habitait à coté et on se voyait souvent". Luc Leclaire insiste sur le fait que Dong Dong Xu ne savait rien de la vie intime de Jun Lin. Il l'interroge sur les activité de Jun Lin, sur le net, sur son homosexualité. Mais Dong Dong Xu n'a rien à répondre à ça. Il lui demande s'il connait Emile Lacroix du Skybar ? La réponse est non. Il est déjà allé au Skybar avec Jun Lin, mais ne sait pas s'ils ont couché ensemble.

    Luc Leclaire interroge Dong Dong Xu au sujet des lavements de cafés, mais il ne comprend pas ce terme (l'anglais n'est pas sa langue maternelle). Après explications, Dong Dong Xu dit qu'il savait qu'il se faisait des lavements au café, mais ne sait pas si c'était avant les relations sexuelles "mettons ça au clair, on ne parlait pas de relations sexuelles, jamais".

    Luc Leclair parle d'un certain Jordan avec qui Jun Lin aurait eu un contact le 20 mai 2012. Dong Dong Xu n'est pas au courant. Il ne connait pas non plus de Fabrice Gauthier. Dong Dong Xu est allé sur Skype le 29 mai pour parler à Feng Lin.

    14h43 - fin du contre-interrogatoire de Dong Dong Xu. Témoin suivant : Thomas Murphy.

    C'est un retraité, né en 1945. Il connait Luka, il trouve qu'il a changé (prise de poids). La dernière fois qu'il l'a vu, c'était 14 mai 2012. Ils s'étaient connus en mars, la même année. Ils se sont rencontrés 5 fois via un site d'escort, Rentboy. Les photos qu'il avait posté le représentait en sous-vêtement et nu. Il ne se souvient pas tellement des photos en elles-mêmes. Il l'avait contacté parce qu'il était jeune. "C'était un beau jeune homme. J'ai appelé le numéro et nous avons fixé un rendez-vous". Luka s'est rendu chez lui en métro, il lui a indiqué quelle direction prendre. Son pseudo était Nathan22. Leur première rencontre a duré un peu plus 1h. Ayant apprécié le rendez-vous à 150$, il lui a envoyé un texto pour qu'ils remettent ça. Ils se sont vus 3 fois en mai 2012. Mais ils n'ont jamais pratiqué le bondage, leurs rapports sexuels étaient normaux. Il était un "clean cut kid". Il aimait Luka car il ne buvait pas et ne se droguait pas : il n'a jamais fini une bouteille de vin. C'était un garçon très bien élevé, simple et sympathique. Luka avait les cheveux courts foncés, mince, pas musclé et ne l'a jamais vu avec une perruque. Thomas Murphy voyage beaucoup. Luka lui avait dit s'appeler Luke et venir de Russie. A chaque rencontre, il payait Luka 150$. Il ne se souvient pas exactement de leurs conversations, ces dernières n'étant pas sa priorité.

    Ils étaient censés se voir le 21 mai. Il lui a rappelé par texto, mais n'a jamais eu de réponse. Il a su par les médias qui il était "Holy crap!". Il a prit peur et depuis ce jour, il n'a plus revu d’escortes. Il dit que ça a été la pire semaine de sa vie. "C'était un enfant voulant gagner quelques dollars. Je ne l'aurais jamais revu si j'avais su ce qui allait arriver". La dernière fois qu'il a vu Luka, il a demandé s'il pouvait apporter le chiot avec lui. Il a fait pipi sur le tapi. Il devait avoir environ 1 mois.

    15h - pause.

    15h20 - ça reprend avec le contre-interrogatoire de Thomas Murphy par Luc Leclair.

    Il était gay et a travaillé dans la marine pendant 22 ans dans l'US Navy. Avant de faire appel à Luka, il avait déjà rencontré une ou deux escortes. Il n'est pas marié et n'avait pas de conjoint. Il a rencontré les enquêteurs en 2013, après le meurtre. Ils l'ont retracé grâce à son numéro de téléphone. Il est questionné par rapport aux autres sites d'escortes qu'il a utilisé (gay9-1-1 et Men4men). Il a cessé d'aller sur ces sites à cause de son âge et parce qu'il avait peur. Luc Leclaire lui demande quel genre de repas préparait-il à Luka quand ils se rencontraient. Il dit être un bon cuisinier. Il lui faisait des "steak Diane".

    Quand le chiot a fait pipi sur le tapis, ils l'ont mit sur le balcon. Il décrit Luka comme étant un gentil garçon et il l'était avec son chien "Il était doux avec lui". Il l'avait amené dans un sac à bandoulière. Comme il n'avait pas apporté de nourriture pour le chiot, Thomas Murphy lui a donné du lait. Luka a annulé une fois un de leurs rendez-vous parce qu'il avait une laryngite. Une fois il a eu du mal à le joindre parce que Luka avait changé de numéro. Luka lui avait dit vouloir aller à New-York parce qu'il avait des problèmes avec le français (langue officielle avec l'anglais au Canada). Luc Leclaire lui demande à quel moment il parlait avec Luka et ce qu'il attendait de lui. Ils en parlaient en face à face, pas au téléphone. "Si vous vouliez user d'un fouet ou de fessées, vous en auriez discuté, alors". Mais ce n'est pas ce que cherchait Thomas Murphy. Luka était doux et affectueux, c'est tout ce qu'il voulait. Leurs relations sexuelles étaient normales. "Il était propre et méticuleux, typique d'un jeune homosexuel". Il recherchait avant tout la présence de Luka plutôt que du sexe.

    Luc Leclaire l'interroge maintenant sur le steak Diane qu'il lui préparait. Thomas Murphy rappelle que Luka ne buvait pas beaucoup de vin quand il en servait. Il semble avoir l'air choqué du changement physique de Luka. Il pensait qu'il avait 25 ou 26 ans.

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    Mercredi 8 octobre 2014

    Programme :

    - Témoin n°11 : Frank Rubert, qui a hébergé Luka en Allemagne (juin 2012) et contre-interrogatoire.

     

    9h30 - le procès commence avec du hors jury.

    9h45 - Témoignage de Frank Rupert, qui a hébergé Luka à Berlin.

    Agé de 53 ans, il est aide-soignant et témoigne en allemand, avec une interprète. Il a connu Luka en mai 2012 sur GayRomeo, un tchat gay. Un de ses amis lui en avait parlé. Il se servait de ce site uniquement pour lui parler, jusqu'à ce que Luka le contacte. Il se servaient de Google Traduction, chacun écrivant dans sa propre langue. Il dit que Luka ne parlait qu'anglais et français. Le pseudo de Luka était Kirk, mais il y avait aussi William2323. Sur son profil, il disait avoir 22 ans. Frank Rupert ne se souvient pas de la photo, mais il avait l'air jeune. Il le trouvait beau, il trouvait que c'était une belle personne. 

    En mai 2012, Luka lui a dit être à Paris et vouloir le rencontrer. Frank Rupert a accepté, tout en ignorant ce qu'il s'était passé. Il ne croyait pas Luka irait réellement chez lui. Il raconte que sur GayRomeo, il y a beaucoup de profiteurs, qui contactent les hommes plus âgés en leur faisant croire qu'ils vont aller les voir en échange d'argent pour acheter un billet de train. Un mercredi, ils se sont écrit de 13h à 19h30, Luka lui a dit qu'il venait en bus. Son arrivée était prévue pour le lendemain, 9h. Frank Rupert a gardé une copie de leurs échanges. La Couronne présente une copie de cet échange à Frank Rupert. Son pseudo était Avira, comme le nom de son chien. De temps en temps il regarde Luka qui lui, semble avoir les yeux fermés.

    10h10 - Le jury prend quelques minutes pour lire les échanges datant de juin 2012 que Luka et Frank Rubert ont eus (photo). Ce dernier fixe Luka qui garde la tête baissée.

    La Couronne interroge Frank Rupert sur les numéros de téléphones. Il confirme son numéro de poste fixe et un autre numéro, qui est celui de Luka. Il est allé attendre Luka à l'arrêt de bus, tout en n'étant pas certain qu'il serait là. Il est arrivé à 8h45 et le bus a eu deux heures de retard "J'étais sur le point de partir mais comme j'étais déjà là, j'ai décidé de rester". Devant l'attente, c'est au moment où il a finalement décidé de partir que le bus est arrivé. Luka l'a reconnu grâce aux indications que lui avait donné Frank Rupert : il portait une jacket rouge et avait un chien. Il a été déçu parce que Luka ne ressemblait pas aux photos. Il avait les cheveux longs et était mal habillé "ça ne me plaisait pas. Au début,je ne voulais pas le ramener chez moi". Il portait un jean et avait pour seul bagage, un sac d'ordinateur portable qu'il portait à l'épaule. Il était coiffé d'une raie au milieu et avait les cheveux gras. Ils se sont peu parlé sur le chemin, chacun ne comprenant pas la langue de l'autre. Ils ont attendu d'être chez Frank Rubert pour se parler, via Google Traduction. Ils se sont rendus chez lui en métro. Arrivés chez lui, il a offert à boire à Luka, a allumé son ordinateur. Luka avait le sien aussi - ordinateur portable. Frank Rubert lui a dit que s'il voulait rester à Berlin, il devrait changer de style "les cheveux longs, c'est passé de mode". N'y voyant pas de problème, Luka a passé 15 minutes dans la salle de bain et est ressortir avec les cheveux courts. Il a mimé à Frank Rupert une paire de ciseaux pour lui faire comprendre qu'il s'était coupé les cheveux. Il a été surpris et impressionné. Il trouvait que ça lui allait bien. Ils ont ensuite été faire les magasins. Luka avait 4000 ou 5000e avec lui mais il n'utilisait pas son vrai nom. Frank Rupert ne sait plus s'il se faisait appeler Kirk ou William. Il disait ne pas avoir son passeport parce qu'il l'avait laissé chez un ami à Paris, que son petit ami l'avait quitté et qu'il voulait commencer une nouvelle vie. Frank Rupert dit ne pas avoir eu de relations sexuelles avec lui, parce que Luka n'était pas son genre. Malgré son changement de style, il gardait en tête la première impression qu'il s'était faite de lui.

    Luka est resté chez lui du jeudi au lundi. Ils dormaient sur le même divan, il vivait dans un appartement une pièce. Il a prit 3 photos de Luka parce qu'il voulait changer son profil sur GayRomeo maintenant qu'il était à Berlin. Mais il a prit d'autres photos de lui pour les garder (photo). Luka lui a confié vouloir être escorte sur le site.

    Pendant son séjour à Berlin, ils sont souvent sortis dans des restaurants ou des bars. Luka voulait savoir s'il y avait des clubs gay en Allemagne. Ils ont alors fait la tournée des bars gay, où ils ont beaucoup bu. Luka parlait à d'autres escortes, des roumains, des turcs, une fois que Frank Rupert était ivre et se montrait généreux. D'après des amis à Frank Rupert, Luka aurait fait "certaines choses" avec du monde ce soir là. Mais il était trop ivre pour les voir. Luka avait de l'argent dans une chaussette à dit à Frank Rupert qu'il pouvait utiliser tout ce qu'il voulait. Il y avait alors environ 300-400e. Luka ne regarde pas Frank Rupert témoigner. Luka dépensait tout son argent à Berlin et voulait en gagner en tant qu'escort. Il ne comptait pas rester chez Frank Rupert définitivement. Frank Rupert avait décidé de prendre soin de Luka le temps de lui trouver une solution. Il dit ne pas être le genre de personne à faire venir quelqu'un de l'étranger pour le laisser se débrouiller. Il ne voulait pas que Luka reste chez lui, mais ne voulait pas non plus l'abandonner.

    Luka a rencontré deux des amis à Frank Rupert, qui leur a expliqué que Luka venait de Paris et qu'ils s'étaient rencontrés sur Internet. Luka a donné 50e à un des amis de Frank Rupert. Cet ami parlait français et anglais et tenait donc un rôle de traducteur. Frank Rupert en a profité pour obtenir des infos sur Luka. Ils ont tous les trois été dans un restaurant chinois.

    10h58 - objection sur du ouï-dire de la défense Luc Leclaire et pause. 

    11h40 - ça reprend. Enfin.

    D'après Frank Rupert, Luka avait un comportement normal, il posait des questions normales. Il ne lui a jamais parlé de drogue, mais ils buvaient ensemble. Chacun s’asseyait devant son ordinateur et ils communiquaient de cette façon. Ils étaient ensemble 24/24h.

    Le 4 juin au matin, Frank Rupert a dû partir à un rendez-vous et n'a pas voulu que Luka reste seul chez lui. Il lui a donné la direction du cybercafé où il lui a suggérer de patienter (un autre journaliste dit que Frank Rupert a laissé Luka a la station de métro, face au cybercafé). Son absence devait durer 2 à 3h. Il lui a donné une carte professionnelle avec son adresse et son numéro dessus, au cas où il se perdait. A ce moment là, Frank Rupert n'avait pas encore lu les journaux. Il n'a lu le journal que dans le métro, après avoir laissé Luka, et a vu la photo d'un homme qui semblait être lui "Je n'ai pas pensé du bien de lui, la première fois". Le journal décrivait des gestes cruels. Il racontait qu'un canadien, activement recherché pour meurtre, s'était filmé en train de manger des parties de corps et avait envoyé certaines parties au gouvernement. Il a appelé un ami pour lui demander son avis, par rapport à cette photo. Puis il a appelé la police pour leur dire que l'homme qu'il hébergeait ressemblait à celui de la photo. Il leur a dit qu'il devait être à la station de métro ou au cybercafé qui se trouve à 6 pas de la station de métro. Les policiers lui ont dit d'aller au poste. Il était 10h55 quand il a appelé la police. 20 minutes plus tard, il était au poste. 15 minutes plus tard, les policiers revenaient avec Luka. Plus tard, les policiers se sont rendus chez Frank Rupert pour perquisition. Tout ce qui appartenait à Luka a été mis sous scellé, même ce qu'il avait acheté à Berlin, mais les vêtements avec lesquels Luka était arrivé de Paris avaient été mis à la poubelle. Ils ont pris des photos et ont récupéré l'ordinateur de Luka et sa perruque. C'est à ce moment là qu'il a réalisé qu'il avait une perruque. Il n'avait d'ailleurs jamais vu de cheveux dans la salle de bain quand Luka se les étaient "coupés". Frank Rupert à dit qu'il était stupide d'avoir accueilli un inconnu chez lui. Les policiers lui ont dit qu'il aurait pu être le prochain.

    La Couronne présente le sac d'ordinateur (parfois décrit comme un sac en bandoulière) noir au juré ainsi que des photos de l'appartement de Frank Rupert. La perruque était dans le sac. Tous les objets ayant été trouvés à Berlin sont déposés en preuve. Le billet que Luka a acheté pour Berlin était au nom de Kirk Tramell avec une adresse à New York. Ils ont trouvé un crayon gras rouge, un préservatif, un stylo, une pince à ongle, une carte de Paris, un rasoir électrique,  et un adaptateur.

    Frank Rupert ignorait à quel point il ne connaissait pas l'homme qu'il avait hébergé. Il ne l'a jamais vu prendre de médicaments. Il dit également que son ordinateur était protégé par un mot de passe. Il lui avait prêté les clés de son appartement. Frank Rupert dit qu'il n'a rien remarqué de particulier. Si ce n'est qu'il était généreux.

    12h28 - pause midi. 

    14h - ça reprend. La Couronne n'a plus de questions à poser à Frank Rupert. Contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

    Il l'interroge sur l'interview qu'il a donné à un journal berlinois le 27 ou 28 septembre 2014. Le reporter du Bilt est allé chez lui. C'est le même reporter qui a interviewé le gérant du cybercafé. Il a simplement demandé avait dormi et ce qu'il a pensé de l'arrivé de Luka du Canada et il a pris des photos. Frank Rupert lui a donné une photo de Luka où il posait avec des chats ainsi que des extraits des conversations qu'il a eu avec lui. Luc Leclaire lui demande de lire à haute voix ces échanges, datés de mai 2012. Dans cette conversation, Luka dit rechercher un endroit où rester en Allemagne et Frank Rupert l'invite chez lui, à condition que Luka gère ses propres dépenses. Ce à quoi Luka à répondu "That will be great if you are serious, because I am". Une journaliste dit que cette traduction n'a aucun sens. Elle a été faite avec Google Traduction, qui n'est pas forcément fiable. Frank Rupert a dit à Luka qu'il pouvait rester aussi longtemps qu'il le voulait. Il explique que s'il lui a proposé de rester, c'est parce qu'il paraissait différent sur sa photo de profil. Luka lui a répondu "I love you, thank you. I write your number and I buy a ticket. I need help, I am lost" (je t'aime, merci. J'écris ton numéro et j'achète un ticket. J'ai besoin d'aide, je suis perdu). Frank Rupert ne sait pas pourquoi Luka a dit être perdu.

    De nouveau au sujet de l'interview : Frank Rupert dit ne pas avoir été au courant qu'il n'avait pas le droit de donner des interviews avant le témoignage. Il l'a appris par l'ambassade canadienne il y a deux jours, le 5 octobre 2014. L'article de presse allemand dit que Luka et lui ont été dans un bordel, le Blue Boy Bar, en juin 2012. Frank Rupert précise que c'était un bordel avec des hommes et non des femmes. Il n'en avait pas parlé à la commission rogatoire en juin dernier et Luc Leclaire le lui reproche et lui demande pourquoi ne pas l'avoir mentionné tout à l'heure "I said we went to bars. Nobody asked me the name of the bar" (j'ai dit qu'on allait dans des bars. Personne ne m'a demandé le nom du bar). Luc Leclaire lui dit qu'il avait sûrement tellement bu qu'il a confondu des moments passés avec Luka et d'autres qu'il a eu dans sa vie. Frank Rupert rétorque en disant que même s'il était ivre pendant les 4 jours passés avec Luka, ça fait 30 ans qu'il boit et il sait qu'il a fait. Il explique qu'il a reçu des appels qui n'étaient pas amicaux. Il a donc utilisé un pseudonyme lors de l'interview. Luc Leclaire lui répond qu'il a tout de même permis au journaliste de publier sa photo. Il lui demande comment le journal a été au courant qu'il viendrait témoigner. Frank Rupert lui répond que son avocat à lâcher l'info à demi-mots.

    Il est maintenant interrogé sur son casier criminel. 9 vols et 3 tentatives de vol. En mai 1980, il a prit 15 mois au tribunal pour mineurs. Frank Rupert lui demande s'il compte faire de lui un criminel. Il a l'air agacé par ces questions et il a l'air fâché. Il lui dit que ça remonte à plus de 30 ans mais Luc Leclaire lui dit qu'il a le droit de lui poser ces questions. Le juge intervient, il dit qu'au Canada, c'est comme ça. En Allemagne, ce serait apparemment différent. Luc Leclaire continue. En 1983, il a été accusé de résistance aux forces de l'ordre, trois fois. Frank Rupert répond que c'est quand on dit à un flic qu'il est idiot. Il rappelle que c'était il y a 30 ans et qu'il est aujourd'hui plus mûr. Il également fait de faux chèques et a été accusé de fraudes en 1984, qui lui ont fait gagner deux ans de prison. En 1986, il a passé neuf mois en prison, condamné de vol. Frank Rupert dit qu'il peut continuer de déballer son casier, qu'il sait ce qu'il a fait et qu'il ne sait pas où il va avec ça. Il a été de nouveau incarcéré pour trois ans en 1988 pour fraude. En 1995, cinq mois de prison pour conduite en état d'ivresse. Il a renversé quelqu'un. En 1996, deux ans et six mois de prison, condamné pour abus sexuels sur mineure, quatre actes sexuels avec mineures et deux abus sur des enfants. Frank Rupert se défend en disant que sur Internet, tout le monde ne donne pas son véritable âge. Il dit qu'il ne savait pas que c'étaient des enfants. Il a récidivé : sept abus sexuels sur mineurs et un nouvel acte sexuel avec un mineur. Il a pris deux ans et sept mois. En 1997, il a été condamné à quatre ans d'incarcération pour abus sur mineurs dont un avec agression. Il n'a plus eu le droit de travailler en tant qu'éducateur ou enseignant. Il a aussi été dans un institut psychiatrique pendant trois mois. Frank Rubert explique qu'il a bien monté son numéro pour ne pas aller en prison. Il a accepté d'y aller pour éviter la prison. Ce serait apparemment une pratique courante en Allemagne. Luc Leclaire lui dit qu'il avait un problème de personnalité, mais Frank Rupert parle plutôt d'un problème d'alcool. Ce serait d'ailleurs pour cette raison qu'il a été interné, non pour un trouble de la personnalité, comme le suggère Luc Leclaire. 

    En 2002, il a été condamné pour supposition de personne. En peu plus tard, conduite en état d'ébriété. puis en 2003 pour distribution de pornographie. Il a écopé d'une amande. Luc Leclaire dit qu'il a en tout plus de 100 dossiers criminels sur lui. Il répond qu'il peut dire ce qu'il veut, ça ne l'empêchera pas de dormir.

    15h32 - l'interprète demande une pause (Frank Rupert est allemand). Suite d'ici 20 minutes.

    15h57 - le contre-interrogatoire reprend.

    Il l'interroge sur l'argent qu'avait Luka. Il répond qu'il ne savait pas, mais que c'était une liasse. Luc Leclaire insiste. Luka a payé le loyer et donner de l'argent. Luka semble être très attentif à ce témoignage. Frank Rupert dit que quand Luka a été arrêté, il devait avoir 200 ou 300e sur lui. Luc Leclaire lui dit qu'il a proposé à Luka de rester aussi longtemps qu'il le voulait. Il répond qu'il ne savait pas encore comment était Luka. Il ne l'avait vu qu'en photo, et il semblait être différent. Luc Leclaire lui répond que c'était parce qu'il croyait qu'il était un jeune garçon. Frank Rupert nie. Il répond qu'il ne savait même pas que Luka viendrait. Il raconte qu'il s'est déjà fait avoir. Qu'il allait trouvé un endroit où il puisse loger. Luc Leclaire lui dit qu'il a voulu se débarrasser de lui le plus vite possible et l'accuse d'avoir voulu prendre son argent. Frank Rupert nie. Il insiste sur le fait qu'en ayant autant d'argent, il voulait que Luka change de look. Luc Leclaire l'accuse d'avoir payé deux prostitués roumains aux frais de Luka. Il nie en bloc. Il dit que Luka était généreux et qu'il voulait y retourner le soir du jour où il s'est fait arrêter, que Luka lui avait dit de prendre de l'argent comme il le voulait. Il revient en arrière et dit que c'est finalement possible que Luka ait payé les prostitués roumains. Mais que 50e (50e le prostitué) ce n'est rien pour lui, ayant eu un héritage de 500.000e, de sa grande tante. Et il reparle du fait que Luka lui avait dit de ne pas hésiter à se servir dans son argent.

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    Jeudi 9 octobre 2014

    Programme :

    - Suite du contre-interrogatoire de Frank Rubert.

    - Témoin n°12 : Dr Yann Dazé, pathologiste, a autopsié le corps de Jun Lin.

     

    9h30 - ça reprend avec la suite du contre-interrogatoire de Frank Rubert par Luc Leclair.

    Luc Leclaire lui demande s'il avait pitié de Luka. Frank Rupert lui répond qu'il ne voulait simplement pas laisser seul, quelqu'un qui n'était jamais venu en Allemagne auparavant. Luka avait l'air d'un clochard, d'après lui. Comme s'il avait vécu sur la route, plusieurs semaines. En avril 2013, Frank Rupert a rencontré la police de Montréal. Luc Leclaire lui demande si Luka prenait de la drogue "Il ne prenait pas de drogue. Quand il buvait, c'était pour le fun". Pendant cet entretien du 5 avril 2013, Frank Rupert a dit qu'il était saoul et ne sait pas combien Luka buvait. Ils n'ont bu que le samedi. Les jeudi, vendredi et dimanche, ils n'ont rien consommé. Luc Leclaire s'attaque à la mémoire et à la crédibilité de Frank Rubert. Il tente de le mettre en contradiction avec une précédente déclaration. Il a dit au SPVM, qu'il était toujours saoul. Il maintient que Luka buvait aussi, dans les bars "Pas autant que moi, mais quand même. Il buvait pour le plaisir, mais n'en avait pas besoin". 

    10h11 - hors jury au sujet de la traduction des propos de Frank Rupert. 

    10h25 - pause de 20 minutes. (11h - la pause est plus longue que prévue).

    11h12 - ça reprend.

    Luc Leclaire va confronter Frank Rupert aux propos qu'il a tenu au SPVM en avril 2013, qui ont été filmés. Un extrait va être diffusé. Sur cette vidéo, il dit ne pas se souvenir de la quantité d'alcool que buvait Luka, mais il ne buvait pas beaucoup et ne l'a jamais vu fumer de hasch ou consommer toute autre drogue. Lui, en revanche, était saoul. Il dit que personne ne pourrait se souvenir de ce qui a été fait en 96h, deux ans plus tôt. Ils ont bu chez lui, mais pas excessivement. De la bière ou whisky coca. (Généralement, Luka garde la tête baissée et ne regarde que rarement ce qu'il se passe dans la salle. Là, il attend les réponses de Frank Rupert).

    Luc Leclaire change de sujet et passe maintenant à l'héritage que Frank Rupert a reçu. En lien avec l'argent que Luka a dépensé à Berlin. Frank Rupert explique qu'il avait son propre argent et qu'il n'a pas laissé Luka rester chez lui pour profiter du sien. En 1997, il a reçu un héritage de 280.000e, de sa grand-mère. Puis en 2012, un second de 500.000e, de sa grande-tante. "Vous aviez dit à la police que vous touchiez des aides sociale" - " C'est faux". Les aides sociales n'existeraient apparemment plus en Allemagne, depuis 2001. Il dit avoir reçu des aides de l'Etat en raison de difficulté d'emplois comme travailleur autonome, mais pas d'aides sociales. Luc Leclaire lui dit avoir eu deux chats en héritage, en 2013. Frank Rupert rit et explique qu'un ami les lui avait donné, suite au décès de sa mère. Luc Leclaire rajoute qu'en 2012, il avait encore de l'argent de cet héritage. Objection de la Couronne qui ne trouve que ça n'a aucun rapport, rejetée par le juge. Frank Rupert explique gagner 3000 à 4000e par mois. Il achète de l'équipement informatique et téléphonique qu'il revend sur Internet. Il peut ne rien gagner pendant plusieurs jour et le lendemain, gagner 1500e. 

    11h47 - fin du contre-interrogatoire de Frank Rupert. Pause de 5 minutes avant le prochain témoin. 

    12h08 - ça reprend avec le témoignage du Docteur Yann Dazé, pathologiste judiciaire, qui a autopsié le corps de Jun Lin.

    Etant un témoin expert, le juge Cournoyer précise qu'il peut témoigner sur les faits, mais aussi donner son opinion. Le docteur Dazé parlant vite, le juge lui demande ralentir le rythme pour faciliter la traduction. Il témoigne en français. 

    L'autopsie de Jun Lin a été faite sur cinq journées, non consécutives, en raison des circonstances, le corps étant démembré et les différentes parties n'ayant été reçues en même temps. Le corps ayant de nombreux traumatismes l'autopsie a été difficile. Il a travaillé avec Jacques Beauchemin et Luc Allaire. Claudette Hamlin était présente.

    La Couronne lui demande ce qu'il savait avant de commencer. Il savait que le corps avait été démembré : le tronc dans une valise, quelques parties dans les poubelles, les extrémités à Ottawa et Vancouver et la tête trouvée un mois plus tard. Il savait également que des outils avaient été récupérés : tourne-vis, scie électrique, couteaux, ciseaux. L'autopsie a commencée le 1er juin. Il n'a jamais regardé la vidéo pour ne pas influencer son travaille "je vois des choses assez dégueulasses dans mon travail, pas besoin d'en voir plus". Le Docteur Dazé dit que les photos d'autopsies sont rarement exposées en Cour. Il a donc fait des dessins. La Couronne dépose le rapport d'autopsie, de 13 pages, en preuve. Il explique que le corps avait déjà commencé à se décomposer. 

    Le rapport explique les lésions traumatiques et d'autres constats. Il y a une section "résumé et opinion" et conclusion. Le corps a été conservé dans un "frigo" de 4 degrés. Les premières parties du corps étaient dans des sacs mortuaires le 1er juin. 

    12h28 - pause midi.

    14h - ça reprend.

    Le Dr Dazé explique qu'il a d'abord reçu la main et le pied gauches, le 8 juin, puis la main et le pied droits. Il a reçu la tête, le 3 juillet. Le corps avait une grande cicatrice sur la gauche du dos (vieille brûlure) et une autre sur le ventre (vieille blessure). Le corps, sans la tête, pesait entre 54 et 56kg. Les blessures de Jun Lin (vidéo) ont été causées en deux temps par 4 types d'armes. Piquantes, piquantes et tranchantes, tranchantes et contondantes. Les blessures ont été faites avant et après la mort. Les blessures à la tête ont pu être faites avant la mort. Dur à déterminer. La blessure au cou a été faite avant la mort. Mais il n'a pas su déterminer si elle a été séparée du corps avant ou après la mort. L'arme était tranchante. Il pense que l'os du cou a été coupé avec une scie. Le corps a été piqué 37 fois au thorax et 18 fois à l'abdomen, après la mort. (Luka ne regarde pas le témoin, il a la tête baissée). Ces plaies causées ont perforées les organes internes. Quatre autres blessures autour du nombril, post-mortem ont été faites au couteau. Sept blessures au tronc ont été faites avec une arme tranchante. Il y avait d'autres plaies au cou et dans le dos. Les organes génitaux n'ont pas été touchés. Les empruntes de la mains gauches avaient été coupées irrégulièrement "la pulpe des doigts de la main gauche ont été blessés, comme si on avait voulu enlever les empruntes digitales". Au total, le corps de Jun Lin a reçu 73 coups post-mortem. Il y a trois lacérations sur le corps et le coccyx est fracturé (post-mortem). Les tissus près de l'anus ont été déchirés et il y a deux lacérations (post-mortem). Le goulot d'une bouteille de vin a pu faire ces dégâts. 

    La tête présente des lésions faites avec une arme contondante (marteau), il y a une plaie béante, 7x6cm sur la partie gauche de la tête. Il n'a pu compter le nombre de fractures, tellement il y en avait. Il n'a pas pu déterminé non plus combien de coups de marteau il y a eu. Tous les os se sont effondrés sur eux-mêmes. 

    Le Dr Dazé était certain de n'avoir qu'un seul corps, les parties correspondaient. Après le 3 juillet, il ne manquait plus aucun morceau.

    Pour démembrer le corps, une arme tranchante a d'abord été utilisée. Puis, une arme contondante a brisé les os. Sa théorie est que, n'arrivant pas à couper les os, il a dû les casser pour procéder au démembrement. La scie électrique est montrée au Dr Dazé "possible qu'elle ait servie au démembrement". Ce genre de scie est utilisé dans les laboratoires pathologiques pour les os. Un tourne-vis à manche gris lui est présenté. Il est possible qu'il ait servit à "percer" le corps. Les lacérations ont probablement été faites par le couteau qui est maintenant présenté au Dr Dazé. Le marteau que la Couronne lui montre a pu causer les blessures au visage et servir pour le démembrement. 

    Le Dr Dazé a fait des prélèvements pour faire un examen toxicologique. Il avait absorbé du Témazépam (somnifère) et du Bénadryl (antihistaminique). Plusieurs parties de corps ont été prises pour faire des analyses ADN. Une perte de un ou deux litres de sang a provoqué le décès.

    15h - Objection de Luc Leclaire, hors jury et pause.

    15h43 - ça reprend.

    Les médicaments ont été ingérés avant le décès. Le corps ne peut pas produire ces substances, à l'inverse par exemple, du GHB. La Couronne demande ce qu'est une plaie de défense. Luc Leclaire fait objection.

    15h45 - c'est terminé pour aujourd'hui suite à la décision de Luc Leclaire. La suite demain 15h30 heure française, 9h30 Canada.

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    Vendredi 10 octobre 2014

    Programme : 

    - Suite du témoignage du Dr Dazé et contre-interrogatoire.

     

    9h30 - ça commence avec du hors jury. Il n'y a normalement pas de procès le vendredi, mais le Dr Dazé ne pourra pas être présent la semaine prochaine.

    9h45 - procès suspendu.

    10h05 - ça reprend avec la suite du témoignage du Dr Dazé.

    Le Dr Dazé raconte que le corps de Jun Lin ne présentait aucune plaie de défense. L'état de putréfaction du corps ne permet pas d'affirmer à 100% que Jun Lin ne s'est pas débattu. 

    10h09 - fin du témoignage du Dr Dazé, début du contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

     Luc Leclaire dépose en preuve un rapport complémentaire d'autopsie rédigé le 17 septembre 2014 par le Dr Dazé, après avoir rencontré un expert en balistique du SPVM, pour déterminer quelles armes avaient été utilisées. Il constate que la pulpe des doigts de la main droite n'a pas été enlevée, au contraire de la main gauche. Il dit que pour faire disparaître les empruntes digitale, il aurait fallu les retirer de la main droite aussi. Le Dr Dazé affirme. Luc Leclaire continue. Il s'est d'abord intéressé à trois armes, dont la scie oscillante. Elle ne marchait pas, il a fallu resserrer un boulon pour qu'elle fonctionne. Le Dr Dazé ne voit ce que ça change, que la scie ait été manipulée de la sorte, ou non. Il dit que ce n'est pas au pathologiste de dire à la balistique quoi faire. "Comment pouvez-vous donner une opinion sur un instrument qui a été modifié devant vous ?" lui demande Luc Leclaire "Je n'ai pas d'opinion à ce sujet". Luc Leclaire s'intéresse au fait que le Dr Dazé n'ait pas regardé la vidéo. Ce dernier est en désaccord, contrairement à ce que dit Luc Leclaire, il n'était pas de son devoir de la regarder. Il ne voulait pas biaiser son travail et voit assez de "choses dégueulasses" dans celui-ci. Luc Leclaire lui demande comment peut-il savoir que la vidéo contient des choses dégueulasse, s'il ne l'a pas vue. "Je ne suis pas ici pour commenter une vidéo, mais une autopsie". Luc Leclaire suggère que le fait de ne pas avoir regardé la vidéo rend le Dr Dazé incompétent. Luc Leclaire demande à voir les photos de l'autopsie. La photo représente la 4ème vertèbre cervicale. "On n'y voit pas la ligne de démembrement, mais elle existe". Affirme le Dr Dazé. Il explique que même en 2014, la photographie a ses limites et que c'est possible mais très peu probable que la scie ait pu servir à trancher les vertèbres. Luc Leclaire branche la scie et demande au Dr Dazé de la prendre. Il refuse, pour ne pas la "contaminer". Il explique dans un langage scientifique le fonctionnement d'une lame de scie. Elle pourrait être utilisée pour couper les os, mais pas la peau et les muscles.

    Luc Leclaire passe maintenant au marteau, trouvé dans un sac poubelle. Il remet en doute le fait que Jun Lin ait été frappé plusieurs fois avec celui-ci. Le Dr Dazé explique que c'est une question d'expérience : 1152 autopsies en 4 ans. Luc Leclaire donne un coup de marteau sur la table en disant que plus on frappe fort, plus il y a de chance de le briser. Le Dr Dazé répond qu'il n'est pas ingénieur biomécanique. Luc Leclaire suggère qu'il a pu n'y avoir qu'un seul coup donné à la tête. Mais le Dr Dazé n'est pas d'accord.

    10h57 - pause.

    11h20 - ça reprend.

    Le Dr Dazé a fait 125 autopsies d'homicide et moins de 10 impliquaient un marteau.

    11h25 - la journée est terminée.

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    Mardi 14 octobre 2014 (ADN inconnu dévoilé)

    Au programme :

    - Témoin n°13 : Peter Devola, policier au SPVM et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°14 : Jacinthe Prévost, biologiste judiciaire.

     

    9h30 - la journée commence avec du hors jury.

    10h - ça commence enfin avec le témoignage de Peter Devola, policier au SPVM qui est intervenu sur la scène de crime le 29 mai 2012.

    Il a prit la déclaration d'un témoin qui a trouvé le tronc dans la valise. Il a d'abord frappé à la porte (photo) du 208 à 18h30 mais n'ayant aucune réponse, il est entré "Il y avait une odeur chimique et une odeur de cadavre". Il a été la première personne à y pénétrer. A ce moment, il avait 4 ans d'expérience. Il y avait une table devant la cuisine (photo) avec ce qui semblait être, du sang dessus. Le couvre lit semblait être trop grand pour le lit sur lequel il était. Il est entré dans la salle de bain, a ouvert le rideau de douche. Il a ouvert la penderie qui était vide. Il n'y avait plus aucun effet personnel dans l'appartement. Tout était fermé mais la porte arrière n'était pas verrouillée. L'inspection a duré une quinzaine de minutes.

    10h10 - contre interrogatoire de Luc Leclaire.

    Peter Devola répète qu'il a senti une odeur chimique combinée à une odeur de cadavre "Odeur plus forte que la Javel. Je n'avais jamais senti une odeur pareille". Luc Leclaire lui montre une photo de l'appartement de Luka. Il déclare ne pas avoir remarqué l'écriture sur le mur "Je cherchais des victimes ou le suspect". Son seul boulot était de vérifier s'il y avait du monde dans l'appartement. Sur une des photos, on remarque que le sommier était trop grand pour le matelas. Sur une autre encore, on voit la porte du balcon, celle qui n'était pas verrouillée. Luc Leclaire précise que le balcon n'est pas accessible, hormis par une sortie d'urgence (une autre journaliste parle d'accessibilité avec une corde). Peter Devola explique qu'il s'était déjà rendu dans cet immeuble à de multiples reprises pour des problèmes de drogue et d'alcool. Luc Leclaire le reprend sur une faute faite dans son rapport : la bouteille sur la table était du jus de citron et non du jus de lime.

    Peter Devola n'a pas ouvert le frigo, ni le four. Luc Leclaire lui dit que la presse s'était déjà rendue dans l'appartement. Mais Peter Devola n'en sait rien.

    10h23 - Fin du contre-interrogatoire. Témoignage de Jacinthe Prévost, biologiste judiciaire.

    Son boulot est d'analyser les liquides biologiques. Elle travaille au labo de médecine légale et science judiciaire. Elle témoigne environ 10 fois par an depuis 17 ans et a témoigné pendant l'enquête préliminaire de Luka en 2013. La Couronne veut la faire déclarer témoin-expert.

    10h28 - contre-interrogatoire.

    Jacinthe Prévost explique tout son parcours scolaire et professionnel. Luc Leclaire demande plus de détails au sujet de son expérience professionnelle. Elle est autorisée à témoigner en tant que témoin-expert comme biologiste judiciaire et en tâches et projections de sang.

    10h33 - La Couronne, Louis Bouthillier, peut reprendre son interrogatoire.

    Jacinthe Prévost s'est rendu à l'appartement de Luka le 30 mai 2012 à 4h22 et est restée sur place deux heures et demie. C'est elle qui a confirmé que le corps était bien celui de Jun Lin. Elle savait que le tronc avait été trouvé, qu'une main et un pied avaient été envoyés. On lui avait dit que l'enquête reliait quelqu'un à l'appartement 208. Elle affirme avoir vu la vidéo pour l'aider dans son expertise, pour voir si la scène avait été modifiée. Elle se souvient d'un corps mutilé sur un lit sur une marre de sang, des draps et de quelqu'un dont le visage était masqué par une capuche, qui semblait poignarder le corps. Elle se souvient surtout de ce qui était pertinent pour son travail. Peut-être un phénomène d'évitement, suggère t-elle. Elle dit avoir regardé la vidéo une seconde fois quand elle a commencé à s'intéresser à certains éléments, notamment des traces de sang. Elle a utilisé du Luminol pour repérer d'éventuelles traces de sang qui auraient été nettoyées. Il y avait beaucoup de sang : dans le frigo et le congélateur, autour du lit, sur le mur et beaucoup sur le matelas, lorsque le drap a été retiré. Le sang qu'elle a trouvé correspond à ce qu'elle a vu dans la vidéo. Elle a fait en tout 4 rapports. Le rapport principal déposé en mars 2013, le dernier en juin 2014. Le premier rapport fait 23 pages. Y sont expliquées notamment les pièces reçues avec des descriptions. (Luka ne semble pas attentif, les yeux fermés ou simplement baissés). Elle a en tout reçu 94 pièces à analyser pour compléter son analyse. Il y avait des coulures de sang sur le lavabo de la salle de bain. Les profils de trois hommes ont été identifiés dans l'appartement de Luka, dont celui de Jun Lin et de Luka lui-même. La personne reste apparemment non identifiée (je tiens à préciser qu'on entend clairement qu'une troisième personne est présente dans la pièce lorsque la vidéo a été tournée). Le profil de cet homme a été pris sur une brosse à dent dans l'appartement de Jun Lin.

    Jacinthe Prévost appelle l'accusé "Magnotta". Le juge lui a demandé de l'appeler "M. Magnotta".

    10h55 - pause.

    11h30 - ça reprend avec la suite du témoignage de Jacinthe Prévost.

    A la demande du témoin, la Couronne présente des photos de l'appartement. Elle explique ce qu'elle y a observé, les endroits où il y avait du sang. Le lavabo de la salle de bain a probablement été utilisé pour le nettoyage puisqu'il y avait du sang dilué dessus, appartenant à Jun Lin. Des morceaux de chairs ont été retrouvés sur le rebord de la baignoire. Il y avait des téguments pileux (poils ou cheveux) dans la baignoire et dans le four, mais n'a pas pu analyser les premiers parce que la racine était manquante ou morte. Il y avait beaucoup de sang sur le rideau de douche et quelques traces sur le mur (photo). Jacinthe Prévost fait le tour de tous les endroits où elle a trouvé du sang, grâce aux photos qui ont été prises.

    Dans la cuisine, il y avait des tâches du sang de Jun Lin sur le mur, le comptoir, l'évier, sur le côté de la porte du frigo ainsi qu'à l'intérieur, idem pour le congélateur, et du sang sur les tiroirs. La marre de sang retrouvé dans le frigo est bien celui de Jun Lin. Dans le four, il y avait du gras de cuisson ainsi que des téguments pileux. Sur la table ou la bouteille de jus de citron était posée, il y avait du sang partiellement essuyé. Il y a aussi du sang sur la porte de la penderie. Sur le mur du salon, près du lit, trois gouttes de sang ont été projetées par quelque chose en mouvement (Luka ne regarde pas ce qui se passe, il semble assoupi, la tête légèrement baissée vers le sol). Il y avait du sang un peu partout dans l'appartement d'une pièce et demi. Chaque recoin de l'appartement a été analysé. Il y a une multitude de petites gouttes de sang sur le radiateur. Preuve qu'il a fallu une grande force. Le sang aurait cependant pu gicler de la marre qui était déjà sur le lit. Les traces de sang sur le radiateur semblent venir du pied du lit, vu la forme des gouttes.

    Sur le lit, sommier est enveloppé de plastique. Le matelas est couvert d'un drap marron neuf, mal mis. En dessous se trouvait un rideau de douche bourgogne. Sur le matelas, il y a une grande marre de sang pourri avec une tâche blanche, comme si on avait tenté de nettoyer (photo disponible sur Internet). Le sang étant putréfié, il était impossible de l'analyser. Il y a eu énormément de sang sur ce matelas, "de bords en bords". Le matelas a été retourné comme pour camoufler la tâche. Jacinthe Prévost parle maintenant de son travail avec le luminol, qui a permis de révéler des tâches de sang supplémentaires. Le plancher de la cuisine a beaucoup réagit au luminol. Il y en a eu également derrière le canapé, près du lit et du sang partout dans le lavabo et la baignoire, en partie nettoyé.

    12h23 - pause midi. 

    14h23 - ça reprend.

    Jacinthe Prévost parle maintenant du sang trouvé sur certains des objets trouvés dans les poubelles. L'ADN a été inutilisable : dans un sac plastique à température chaude. En plus des tâches de sang, il y avait également des tâches de sperme dont l'ADN était aussi inutilisable. Une grande serviette noire tâchée de sang a été analysée. Le profil ADN de Luka a été trouvé, en plus d'un autre. Il y avait une grande tâche de sang sur un couvre matelas et des tâches de spermes. Celui de Luka et de l'autre personne dont on ne connait pas l'identité.

    Une douillette (manteau, je suppose.) bleu pâle a été trouvée avec beaucoup de sang. Les tâche de sang sont sur des coupures. Visiblement rien de sûr, mais le sang pourrait être celui de Jun Lin. Jacinthe Prévost a aussi analysé des objets venant de chez Jun Lin, dont la brosse à dent de son collocataire, afin de voir si l'adn matchait avec celui retrouvé chez Luka. 

    La présence de sperme dans l'orifice anal de Jun Lin n'a pas pu être prouvé à cause de la putréfaction du corps. Son ADN a bien été trouvé sur le goulot de la bouteille et le poster Casablanca. Le t-shirt jaune a été analysé. Les tâches de sang n'ont rien révélées mais Luka aurait pu laissé son ADN sur le col. Le goulot de la bouteille de jus de citron contenait une combinaison de profils partiels. L'ADN de Luka a été trouvé sur le chapeau dans la penderie. L'ADN de Jun Lin a été trouvé sur plusieurs vêtements trouvés dans les poubelles. Un pantalon gris qui contient le sang de Jun Lin et du sperme, et l'ADN d'une autre personne. Le sperme de Luka et le sang de Jun Lin ont été trouvé sur le sweet violet. Un pantalon noir contient le sperme de Luka et d'une autre personne. Un t-shirt saumon contient également le sperme de Luka. Plusieurs éléments étaient trop dégradés pour être analysés.

    15h - pause.

    15h33 - ça reprend.

    Jacinthe Prévost continue de faire l'inventaire des objets tâchés de sang et de sperme. Le support athlétique contient l'ADN de Luka et supposément ceux de deux autres hommes, mais pas de Jun Lin. Le couteau retrouvé sur la scène de crime contient l'ADN de Jun Lin. Il y avait des bouts de chair dessus. Le marteau, le tourne vis et la scie contenaient les traces ADN de Jun Lin. L'ADN de trois hommes ont été identifié sur la casquette noir et blanche, dont un est celui de Luka. Jacinthe Prévost a reçu des os du crâne et des dents mais ne les a pas analysés, étant donné que la tête de Jun Lin était déjà identifiée.

    La conclusion du rapport de Jacinthe Prévost est que Jun Lin a perdu beaucoup de sang sur le lit. Le rapport complémentaire reprend essentiellement les mêmes points que le premier.

    15h57 - Terminé pour aujourd'hui.

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    Mercredi 15 octobre 2014

    Programme :

    - Fin du témoignage de Jacinthe Prévost et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°15 : Antonio Paradiso, enquêteur des crimes majeurs au SPVM (a découvert la tête de Jun Lin) et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°16 : Catherine Lavallée, toxicologue judiciaire et contre-interrogatoire.

     

    9h35 - la journée commence avec du hors jury !

    - Lundi, la pause midi devrait être de 11h à 14h (heure française : 17h - 20h).

    - Le vendredi 24 octobre, il devrait y avoir procès.

    9h51 - ça reprend avec la fin du témoignage de Jacinthe Prévost.

    Dans l'appartement, un pulvérisateur de poivre de Cayenne a été trouvé. Il n'a apparemment pas été expertisé. Toutes les traces de spermes ont été analysées, aucune d'entre elle n'appartenait à Jun Lin.

    9h53 - contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

    Luc Leclaire commence par donner des gants en latex à Jacinthe Prévost et lui demande de confirmer qu'elle a bien vu la vidéo deux fois et lui demande pourquoi l'avoir analysée. C'était pour elle un outil de travail, ça l'a aidé dans son analyse.

    Il sort la bouteille de vin où l'ADN de Jun Lin a été trouvé sur le goulot, qu'on voit dans la vidéo (photo). Aucune trace de sang ni de sperme n'a été trouvé dessus. Concernant l'ADN, elle ne peut pas dire s'il s'agit de salive ou non. Il n'y avait que l'ADN de Jun Lin sur la bouteille.

    Luc Leclaire présente maintenant le poste de Casablanca (qu'on voit dans la vidéo) qui contient également l'ADN de Jun Lin (photo). Jacinthe Prévost a pris des échantillons de l'avant et de l'arrière. Il y a encore des tâches de sang dessus. Sur le devant du poster, il s'agit du sang de Jun Lin. Les traces à l'arrière n'ont donné aucun résultat.

    Luc Leclaire veut des précisions sur le nettoyage de l'appartement. Jacinthe Prévost lui explique que ce qui a été frotté n'a pas nécessairement été lavé. Elle montre une tâche de sang sur une porte pour lui faire comprendre la différence : elle a été frottée, mais pas lavée. Ce frottement a pu être fait par un contact quelconque avec la tâche. Dans la salle de bain, c'était visible à l'oeil nu qu'il y avait du sang et qu'un nettoyage avait été fait. Dans le lavabo, il y a eu un nettoyage parce qu'il y avait du sang dilué. Elle suppose que la baignoire a aussi été nettoyée, du moins rincée à l'eau. Le nettoyage de la salle de bain n'a pas été bien fait.

    Il n'y avait pas beaucoup de sang sur le plancher, même avec le luminol "J'ai eu beaucoup de corps démembrés. D'habitude, il y a beaucoup de sang sur le plancher". Dans la cuisine, il n'y avait aucune trace de nettoyage. Le sang était concentré dans le frigo et surtout sous les tiroirs à légumes. Dans le frigo, il était clair qu'il s'agissait de sang. Pour celui trouvé dans le congélateur, c'était moins évident. Dans le four, il y avait de la nourriture séchée, du gras de cuisson et des cheveux/poils. Mais les racines étaient trop sales pour pouvoir les analyser.

    Il y avait du sang sur la table et le luminol en a révélé encore plus. Il n'y a pas vraiment de traces de nettoyage. La bouteille de jus de citron n'avait pas de sang (elle a donc été posée après le meurtre). Jacinthe Prévost suppose donc qu'elle a été posée là après le meurtre. Il y a deux traces d'ADN sur le goulot. Celui de Luka ne peut pas être exclu.

    Le support athlétique contient trois ADN. Celui de Luka et de deux hommes non identifiés. Il y a plus de 50.000 profils génétiques dans la banque canadienne, précise Jacinthe Prévost "Si nous mélangeons deux soupes, nous ne pouvons pas dire de quelle soupe provient les nouilles." Ils ne mettent jamais les combinaisons de trois personnes dans la banque de profils génétiques.

    Il n'y a pas eu de lavage dans la chambre, hormis peut-être sur le lit, mais ce n'est pas certain. Le drap a par contre été posé dessus pour cacher la marre de sang. Le drap était neuf, celui du dessous, rose, l'était aussi. Elle a analysé toutes les traces de spermes, mais aucune n'appartenait à Jun Lin.

    10h50 - fin du contre-interrogatoire, pause.

    11h19 - ça reprend avec le témoignage d'Antonio Paradiso, enquêteur des crimes majeurs au SPVM.

    Il a visionné les vidéos de caméras de surveillance après avoir été informé qu'un torse avait été trouvé le 29 mai 2012 dans une valise. Il a également fait les vérifications concernant les envoies postaux. Il s'est aussi rendu à la pharmacie Jean Coutu. Luka avait été aperçu sur les images des caméras avec un sac provenant de cette pharmacie. Luka a été vu sur des caméras de surveillance de cette pharmacie. Il dit n'avoir vu que partiellement la vidéo mise en ligne. Antonio Paradiso fait parti de ceux qui ont enquêté depuis le début. Il a également rencontré Dong Dong Xu, un ami de Jun Lin, le 31 mai 2012. C'est lui qui a averti la police de sa disparition. Dong Dong Xu les avait prévenu qu'il avait reconnu Jun Lin sur la vidéo. Antonio Paradiso a rencontré les parents de Jun Lin le 6 juin 2012. Luka était censé rentrer au Canada le 1er juin. Il s'est rendu à l'aéroport, mais Luka n'est jamais arrivé. Le 1er juillet 2012, il a reçu un fax d'un avocat, Raphaël Feldstein,  à Ontario, disant qu'il pourrait trouver ce qu'il cherche. C'est ce jour là que la tête de Jun Lin a été trouvée. Le fax disait "Vous pouvez trouver ce que vous cherchez en suivant ces directions" (photo 1 et 2). Les instructions ont menées à la tête de Jun Lin. Antonio Paradiso est arrivé au parc Angrignon à 10h. Ils ont été aidé d'un chien pisteur. La tete a été trouvée l'après-midi. C'était la dernière partie manquante du corps de Jun Lin.

    Antonio Paradiso s'est rendu à Berlin le 18 juin pour ramener Luka au Canada.

    11h40 - contre-interrogatoire de Luc Leclair.

    Antonio Paradiso a été avisé le 16 juin qu'il partirai à Berlin le 18 pour ramener Luka à Montréal.

    Luc Leclair lui demande les infos qu'il a reçu le 29 mai 2012, lors de sa rencontre avec les enquêteurs Hamlin, Bourque et Provencher. A cette date, il ne connaissait pas encore l'identité de Jun Lin. Luc Leclaire suggère que des médias sont entrés dans l'appartement avant la police. Antonio Paradiso n'a jamais entendu parler de ça. Luc Leclair lui demande si effectivement, il y a des psychologues et psychiatres impliqués, dans son groupe. Il ne connait que celui qui s'est rendu à Berlin. Antonio Paradiso aidait les enquêteurs Bourque et Hamlin. Mais il soutient qu'il y a beaucoup de choses qu'il ne sait pas dans ce dossier. Le nom de Luka Magnotta a été évoqué le 29 mai 2012, premier jour de l'enquête. Au début, ils pensait que c'était lui la victime. Il ne sait pas exactement au bout de combien de temps ils se sont rendus compte qu'il était le suspect "un jour après, deux jours après, je ne peux pas vous dire". Sa première rencontre avec Luka a eu lieu le 18 juin vers 14h20, lorsque la police l'a escorté jusqu'à l'avion. Sont allés le chercher 4 enquêteurs, un lieutenant -détective et un inspecteur-chef. C'est lui qui a mit Luka en état d'arrestation et lui a lu ses droits. Luka a été placé dans le siège 27E, au milieu de deux inspecteurs. Luc Leclaire demande s'il y avait l'air climatisé : "Je pense". Un psychiatre était également dans la l'avion. C'est la première fois qu'Antonio Paradiso en voyait un dans ce dossier. Luka a eu droit à deux repas durant le vol qui a duré environ 6 heures. Il a été aux toilettes deux fois. Il était menotté durant tout le vol et a dormi quasiment tout du long. Ils n'ont eu aucune conversation durant ce vol. Antonio Paradiso explique qu'il lui a coupé sa viande. Luc Leclaire lui demande si c'était pour faire la conversation ou être agréable "Il était menotté", répond Antonio Paradiso. Luka était très coopératif, poli et calme.

    12h03 - fin du contre-interrogatoire. Témoignage de Catherine Lavallée, toxicologue judiciaire et experte en toxicologie.

    La Couronne veut qu'elle soit témoin-expert. Catherine Lavallée fait donc part de son CV.

    12h07 - pause midi parce que Luc Leclaire a perdu ses notes. Il ne savait pas que le prochain témoin serait Catherine Lavallée.

    13h50 - ça reprend.

    La Couronne voulant que Catherine Lavallée témoigne en tant que témoin-expert, elle étale son CV, fait le tour de son expérience et explique le fonctionnement de son travail. Elle a déposé son rapport toxicologique le 11 octobre 2012 (du tamazepam et un somnifère ont été trouvé dans l'organisme de Jun Lin). Elle pense n'avoir témoigner dans aucun dossier concernant du tamazepam, le tiers de ses cas concernant l'alcool au volant.

    Catherine Lavallée est déclarée témoin expert en toxicologie judiciaire.

    14h10 - l'interrogatoire commence.

    Elle a réalisé deux rapports concernant l'affaire, en octobre 2012 et mars 2013. Elle a reçu le 8 juin 2012, le contenu gastrique et la bile de Jun Lin qu'elle a pu analyser. Le Dr Yann Dazé le lui avait demandé de le faire. Le 4 juillet 2012, elle a reçu du Dr Dazé  des prélèvement du foie, des reins et de la rate pour les analyser. Il y avait de la diphénhydramine ou benadryl (antihistaminique) et du tamazepam qu'on peut aussi appeler restoril (somnifère) qu'on obtient uniquement sur prescription médicale au Canada. La dose est généralement de 15 ou 30mg au couché. Malgré qu'on ne puisse l'avoir que sous ordonnance en pharmacie, il est facile de s'en procurer sur Internet.

    14h20 - Objection de Luc Leclaire concernant le tamazepam. Hors jury.

    14h43 - ça reprend.

    Louis Bouthillier (la Couronne) dit qu'il n'avait pas prévenu Luc Leclaire que Catherine Lavallée témoignerait aujourd'hui. Il savait qu'elle devait témoigner dans la semaine, mais ne connaissait pas la date exacte.

    Le tamazepam réduit la durée d'endormissement et allonge la durée de sommeil. 2mg de tamazepam ont été trouvé dans 3ml du contenu gastrique de Jun Lin. Les quantités de tamazepam auraient pu être différentes au moment du décès. L'état de putréfaction du corps a gêné l'analyse. Le benadryl se trouve par contre, en vente libre. Il peut causer de la somnolence et combiné au tamazepam, il peut avoir un effet dépresseur. Il y avait plus de tamazepam que de benadryl. Le tamazepam est un produit courant, même s'il n'est pas le plus populaire. On le retrouve dans des morts suspectes, des agressions sexuelles. Le benadryl est plus fréquent parce qu'il peut être délivré sans ordonnance. Le tamazepam en trop forte dose provoque de la somnolence, de la confusion, une faiblesse motrice, de l'inconscience, de l'amnésie. Il peut même provoquer une perte de connaissance. Les effets se font ressentir entre 1 et 3 heures après la prise.

    Elle a analysé la bouteille de vin le 27 février 2013. Elle a utilisé de l'éthanol pour faire l'analyse. Le tamazepam est soluble dans du vin rouge. Il y en avait dans la bouteille, mais elle a été incapable d'en donner la quantité. Le vin est aussi un dépresseur, mais elle n'a pu analyser le taux d'alcoolémie de Jun Lin.

    15h - pause.

    15h38 - ça reprend avec le contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

    Catherine Lavallée n'a pas reçu de sang ou d'urine. Luc Leclaire fait remarquer qu'avec du sang, on aurait pu connaître la dose de médicament ingéré. Elle confirme. Mais elle est formelle, il est impossible de déterminer quelle quantité de temazepam Jun Lin avait ingéré au moment du décès, ni s'il l'a pris volontairement.

    15h47 - fin du contre-interrogatoire et fin de la journée.

    La suite demain à 15h30 heure française, 9h30 Canada.

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    Jeudi 16 octobre 2014

    Programme :

    - Témoin n°17 : René Tramblay, assistant manager à Jean Coutu et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°18 : Tomokazu Lee, employé de comptoir à Jean Coutu et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°19 : Nadine Paoliello, travaille à la section des crimes technologiques au SPVM et contre-interrogatoire.

     

    9h30 - ça commence avec du hors jury.

    9h50 - témoignage de René Tramblay, assistant gérant à Jean Coutu.

    Le soir du 29 mai 2012, il a eu la visite de deux policiers. Ils voulaient voir les caméras de surveillance parce qu'un colis suspect avait été envoyé de ce lieu même. Il y avait 21 caméras de surveillance "Pour contrer le vol à l'étalage et voir comment les employés travaillent". Les images sont gardées pendant 45 jours. Les policiers ont voulu voir les images du 25 mai 2012 (vendredi), vers 19h. A 19h10, on y voit quelqu'un envoyer deux boîtes blanches. Les employés ne le connaissaient pas. Les policiers ont demandés une copie du reçu (photo 12 et 3) qu'ils ont remis à cet homme. Le reçu est déposé en preuve par la Couronne. La facture est daté au 25 mai 2012, 19h11. Les colis mesuraient 33x26x15 et pesait 733 grammes. Ils vont passer les images des caméras de surveillance. L'employé qui a servi Luka s'appelle Tomakazu Lee.

    Sur les images, ils y voient Luka avec sa perruque, un t-shirt blanc et un pantalon gris (photo), entrer dans la pharmacie (je pense que ça doit être un gros fourre-tout) à 19h13 avec deux boîtes blanches dans un sac plastique, qu'il tient à deux mains. Il arrive au comptoir postal après être passé devant le rayon des cosmétiques. Il dépose les boîtes sur le comptoir, paie en argent comptant et s'en va. Les colis sont restés à Jean Coutu jusqu'à 10h le lundi.

    Jean Coutu se trouve à un coin de rue de Décarie, vers l'est, sur Queen Mary. Proche de chez Luka, donc.

    10h16 - fin de l'interrogatoire. Contre-interrogatoire de Luc Leclair.

    10h18 - pause due à des problèmes de traduction.

    10h28 - ça reprend.

    Luc Leclaire reprend René Tramblay sur son témoignage. En mars 2013, lors de son premier témoignage, il avait dit qu'il y avait 28 caméras et non 21. Il demande à ce que les images des caméras de surveillance soient de nouveau diffusées. René Tramblay dit ne pas pouvoir reconnaître Luka, puisqu'il ne le connait pas. Il confirme que les colis qui arrivent tard le vendredi, restent sur place jusqu'à la levée du lundi matin.

    Devant les images, Luc Leclair fait remarquer que Luka ne porte pas de lunettes de soleil et semble normal.

    10h46 - fin du contre-interrogatoire.

    10h48 - témoignage de Tomokazu Lee, employé de comptoir à Jean Coutu, qui a servi Luka.

    Tomokazu Lee a rencontré Luka deux fois la même journée. La première fois, c'était pour se faire rembourser des boîtes et la seconde, pour les envoies. Il s'est fait rembourser 4 boîtes parce que ce qu'il voulait envoyer ne rentrait pas dedans. Il est resté environ 5 minutes. Les boîtes sont vendues plates, il faut les monter. Il avait acheté 5 boîtes. Tomokazu Lee a eu besoin du nom et du numéro de Luka, pour le remboursement. Les vidéos sont de nouveau diffusées. Tomokazu Lee se reconnait sur les images. Il n'a pas vérifié l'adresse "c'est le code postal, qui est important". Il n'a remarqué aucune différence de comportement lors de ses deux passages à son comptoir. Il n'y avait rien d'alarmant.

    11h03 - pause de 20 minutes.

    11h43 - ça reprend avec le contre-interrogatoire de Tomozaku Lee par Luc Leclair.

    Luka a acheté les 5 boîtes vers 10h et s'est fait rembourser les 4 boîtes trop petites avant 14h. Tomozaku Lee répète surtout ce qu'il a déjà dit durant son témoignage.

    11h50 - fin du contre-interrogatoire de Tomozaku Lee. Témoignage de Nadine Paoliello, section des crimes technologiques.

    11h51 - pause due à des problèmes techniques. A partir de maintenant, je vais noter en fin d'article le temps perdu. Je ne compterai évidement pas les pauses qui elles, sont normales.  

    11h58 - ça peut reprendre.

    Nadine Paoliello travaille aux crimes technologiques au SPVM. Elle explique que cette section aide les enquêteurs dans les dossiers où Internet est concerné. C'est elle a qui a récupéré la vidéo One Lunatic One Ice Pick. Elle en a reçu la demande le 29 mai 2012 vers 20h. La vidéo était sur deux sites avec deux titres différents et dure 10:25. Elle n'avait jamais été sur ce genre de sites qui répertorie des vidéos gores. Elle en explique le fonctionnement et explique qu'un site gore est un site où l'on peut voir des photos ou vidéos contenant de la violence, du sang, des démembrements, des accidents de voitures etc. Elle décrit également la vidéo, qui sera diffusée un peu plus tard dans la journée. Nadine Paoliello a fait retirer la vidéo des sites Internet. Elle aurait été mise en ligne par Captain Fly Scratch. Elle a voulu retracer l'auteur de la vidéo. Elle explique ses démarches pour la faire retirer : elle a utilisé des moteurs de recherches spécialisés pour trouver les hébergeurs et obtenir le nom du propriétaire, l'adresse du serveur et autres détails qui ne sont pas précisés. Elle a également écrit une lettre formelle aux webmasters. Elle explique qu'une adresse ip est comme un numéro de téléphone : une suite de chiffres, unique. Elle a donné l'adresse ip à des fournisseurs pour qu'ils retrouvent l'adresse physique du propriétaire. La vidéo a été postée le 27 mai 2012 (Luka était à Paris à cette date). L'heure n'était pas indiquée. La police a donc mis la main sur la vidéo deux jours après qu'elle ait été postée. Des vérifications ont été faites sur des réseaux sociaux, dont Facebook, avec le nom de Luka. Plus de 20 comptes Facebook portaient son nom, mais elle n'a pas su si le sien était dans le lot.

    Le 30 mai 2012, elle a reçu un mail de Heaven666 l'un des sites gores sur lequel était postée la vidéo. Le webmaster voulait obtenir plus d'infos pour collaborer avec eux. Elle lui a alors demandé l'adresse ip, l'heure du téléchargement et d'autres informations, toujours pas précisées. "Etc." ils disent. Le webmaster a fourni le lien de la vidéo, l'adresse ip de connexion au compte mais pas l'ip de téléchargement. L'adresse ip de Captain Fly Scratch avec laquelle la vidéo a été mise en ligne venait d'Australie (il est possible d'obtenir des ip changeantes, correspondant à des localisations complètement aléatoires. Peut-être était-ce le cas). Il y avait un tatouage numérique sur la vidéo ce qui a permit d'affirmer que c'est cette personne qui l'a posté en premier. Nadine Paoliello s'est rendu compte que la vidéo était sur un troisième site. Elle a donc contacté le webmaster de ce troisième site pour savoir qui l'avait téléchargé, et quand.

    12h32 - pause midi. 

    14h05 - ça reprend.

    Nadine Paoliello avait trouvé exactement 21 comptes Facebook au nom de Luka. Objection de Luc Leclaire.

    14h13 - pause suite à l'objection.

    14h20 - ça reprend.

    Nadine Paoliello a envoyé un mail au 3ème site où la vidéo avait été trouvée le 31 mai 2012 et a eu la réponse d'un avocat le lendemain, lui disant que la vidéo avait été retirée. Le jury est en train de lire les mails.

    Elle explique le fonctionnement de Tor, un système qui rend la possibilité d'être retracé sur Internet, difficile (ce qu'ils ne précisent pas, c'est que Tor permet aussi d'accéder au Deep Web en rendant accessible les adresses ognon.com). La vidéo avait été mise en mode privé sur le compte Youtube de Alan Williams, le 25 mai 2012, inaccessible sans avoir l'adresse de la vidéo. Elle était plus longue de 27 secondes. Le 1er juin 2012, elle était la cinquième personne à visionner cette vidéo. Elle a demandé à Google de retirer la vidéo de Youtube et des infos au sujet de la personne qui l'a téléchargé sur la plate forme. Google n'a pu donner aucune info sans avoir un mandat international. La vidéo va maintenant être visionnée).

    Je ne pense pas que les journalistes décrivent la vidéo dans les moindres détails. Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, on voit au début de la vidéo un homme vivant, qui semble avoir été drogué vu la lenteur de ses mouvements. Il a un foulard sur les yeux et sur la bouche, et est attaché par les mains et les pieds. Il a été confirmé que cette partie de la vidéo a été filmée une semaine avant le meurtre de Jun Lin et que cette *personne n'est pas lui. Il n'a pas été identifié. (Luka a la tête tellement basse qu'on ne le voit plus dans le box. Un membre du public sourit en regardant la vidéo. Une journaliste a quitté la salle). La suite de la vidéo présente Jun Lin, on sait ce qu'il s'y passe. Dans cette vidéo, à aucun moment on ne voit le visage de Luka. Je dirais que c'est lui quand j'en aurai eu la preuve. (Une journaliste a relevé le couinement du chien qu'elle a appelé "jappement". Les craquement du plancher n'ont pas été mentionnés. Cette même journaliste ne voit toujours pas Luka dans le box "On dirait qu'il s'est prostré complètement").

    14h57 - pause. Luka s'est redressé et semble secoué.

    Une journaliste envoie quelques tweets durant la pause. L'un d'eux dit "We can't see face of Jun Lin's killer during video" (on ne voit pas le visage du meurtrier de Jun Lin durant la vidéo). Je trouve très important de souligner le fait qu'elle parle du tueur de Jun Lin, et non de Luka. Parce qu'en effet, absolument rien ne prouve que ce soit lui sur les images.

    " Le procès à laissé sous-entendre que c'est un mystère que la première "victime" de la vidéo soit ressortie vivante de chez Luka".

    15h33 - ça reprend avec la suite du témoignage de Nadine Paoliello.

    Elle précise que la chanson que l'on entend dans la vidéo est True Faith de New Order.

    15h34 - contre-interrogatoire de Luc Leclair.

    Luc Leclair commence par interroger Nadine Paoliello sur la date de sortie de True Faith (1987). Il demande si cette chanson a bien été entendue dans la série Queer as folk. Elle ne sait pas. Elle a trouvé la vidéo sur quatre sites, dont une plus longue de 27 secondes (sur Youtube). Elle ne peut pas dire quelle est la différence entre ces deux vidéos. Cette vidéo (plus courte) est la seule qu'il leur reste. Trois autres étaient sur un disque dur qui a "crashé". Luc Leclaire fait le tour du CV de Nadine Paoliello, policière au crimes technologiques depuis 18 ans. La vidéo qu'ils ont trouvé sur le deuxième site s'appelait One Sick One Ice Pick. Nadine Paoliello n'a pas été en mesure de retracer celui qui a mis la vidéo en ligne. Luc Leclaire la questionne maintenant sur des termes tels que URL, links, adresse IP, proxy etc. tout ce qui est en lien avec des méthodes pour tracer quelqu'un sur Internet.

    15h57 - fin du contre-interrogatoire et fini pour aujourd'hui.

    Aujourd'hui on a perdu : 57 minutes.

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    Vendredi 17 octobre 2014

    Programme :

    - Témoin n°20 : Hubert Chrétien, instructeur de plongée pour personnes handicapées, adresse de retour à son nom sur l'un des colis et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°21 : Logan Valentini, soeur de Carla Homolka, adresse de retour à son nom sur l'un des colis et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°22 : Steve Fradette, technicien à la sécurité chez Air Transat et contre-interrogatoire.

     

    9h40 - la journée commencera une fois que le hors jury sera terminé...

    10h29 - ça peut commencer avec Hubert Chrétien.

    Hubert Chrétien est né le 21 avril 1965, il est instructeur de plongée pour personnes handicapées. Il témoigne par vidéo conférence.

    10h31 - problèmes techniques pour la vidéo conférence.

    10h51 - ça peut reprendre ! Il y aura une pause après ce témoignage pour raisons techniques (lol).

    Hubert Chrétien habite à Gatineau, il est le fils de Jean Chrétien, ex premier ministre du Canada. Il affirme n'avoir jamais envoyé de colis à Vancouver en mai 2012. Son adresse et son nom figurent sur l'adresse de retour d'un des colis envoyés, avec une partie de corps. Il affirme également ne pas connaître Luka mais reconnait bien son adresse sur le colis. Il dit que son adresse peut-être trouvée facilement sur Internet, étant donné qu'il est de notoriété publique. Son prénom était mal orthographié.

    10h59 - contre-interrogatoire de Luc Leclair.

    Luc Leclaire lui demande s'il est lié au Parti Conservateur. Hubert Chrétien rit et affirme que non. Il n'a jamais été politiquement actif mais a déjà eu une carte de membre du Parti Libéral. Il a fait des dons. C'est un policier de Montréal qui lui appris que son figurait sur l'un des colis "j'étais pas mal surpris, je ne comprenais pas, c'était étrange. Ce n'était pas plaisant que mon nom soit utilisé, même si aucun média ne m'a contacté".

    11h05 - pause de 20 minutes.

    11h40 - ça reprend avec un débat hors jury.

    11h50 - ça reprend avec le témoignage de Logan Valentini.

    Le nom de naissance de Logan Valentini est Lori Homolka (soeur de Carla Homolka, complice de viols et meurtre avec son mari, Paul Bernardo. 12 ans de prison). Elle a changé de nom en 1996 et témoignage par vidéo conférence, elle habite à Ste Catherine. Elle soutien ne pas avoir envoyé de colis en mai 2012, à Vancouver, mais reconnaît bien son adresse sur l'adresse de retour du second colis envoyé.

    11h54 - contre-interrogatoire.

    Elle affirme ne pas connaître Luka. Luc Leclaire lui demande si elle ressemble à sa soeur, qu'elle a vu récemment. C'est le cas, et elle l'assume. Elle a été contactée en 2012 par les policiers de Montréal. C'est en cherchant sur Internet qu'elle prit connaissance de l'affaire "j'ai été surprise, ça n'a rien à voir avec moi". Elle ne connaît personne à Vancouver. Aucun média ne l'a contactée. Tout le monde sait qu'elle est la soeur de Carla Homolka. Elle avait changé de nom parce qu'elle ne voulait pas être associée à une affaire qui ne la concernait pas.

    12h02 - fin du contre-interrogatoire. Témoignage de Steve Fradette, technicien à la sécurité chez Air Transat.

    12h03 - objection de Luc Leclair. Hors jury.

    12h11 - le jury revient. Luc Leclair n'était pas au courant de l'identité du prochain témoin.

    La Couronne, Guy Cournoyer, dépose un document concernant le vol TS610 d'Air Transat, celui que Luka a pris le 26 mai 2012. Le vol avait 337 passagers dont 4 bébés. Luka a été la 144ème personne à enregistrer ses bagages. Il était sur le siège 33A. Luka a fait la réservation le 25 mai 2012 et comptait revenir le 1er juin de la même année, mais n'a pas pris ce vol de retour. Le billet a été acheté via Expedia Travel à 16h37. Le billet a coûté 1080,50$. Le vol était prévu à 23h25. Luka était assis côté hublot. Le vol est arrivé à Paris le 27 mai 2012 à 12h27 avec 17 minutes de retard.

    12h40 - contre-interrogatoire.

    Steve Fradette explique les codes utilisés dans le système Air Transat. Luka a voyagé avec son passeport canadien, sous sa véritable identité. Luc Leclaire note que son passeport expire le 25 avril 2017.

    12h43 - c'est terminé pour aujourd'hui. La suite lundi 15h30 heure française, 9h30 Canada. 

    Aujourd'hui on a perdu : 1h52.

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    Lundi 20 octobre 2014

    Programme :

    - Témoin n°23 : Vee Fong Law qui travaillait à temps partiel au comptoir postal au complexe les Ailes et pseudo contre-interrogatoire.

    - Témoin n°24 : Jenni Byrne, directrice des opérations politiques au Parti Conservateur.

    - Témoin n°25 : Chantal Pombert, policière à l'identité judiciaire d'Ottawa.

    - Témoin n°26 : Geneviève Benoit, inspectrice à Poste Canada.

    - Témoin n°27 : Thérésa Kelm, policière à Ottawa.

    - Témoin n°28 : Panagiotis Sarganis, enquêteur au SPVM expert en informatique.

     

    9h45 - après 15 minutes de retard, voilà du hors jury.

    9h54 - Interrogatoire de Vee Fong Law travaillant en mai 2012 à un comptoir postal du centre-ville d'où ont été envoyé les colis à Vancouver.

    Vee Fong Law ne se souvient pas avoir servi quelqu'un voulant envoyer des colis à Vancouver. Il raconte avoir rencontré des policiers en lien avec ces colis en juin 2012. Ils voulaient récupérer des enregistrements vidéos du 26 mai 2012. Les images sont diffusées. Il est 12h10. On y voit Luka marcher vite. Il porte sa perruque, un t-shirt noir et un sac en bandoulière. Le 26 mai étant un samedi, les colis ne sont partis que le lundi matin. Les colis ont été envoyés à Vancouver à 12h15 pour la somme de 32$. Luka a aussi acheté un timbre pour les Etats-Unis. L'expéditeur du colis destiné à Louise Jones  à l'école St George de Vancouver est Hubert Chrétien (qui a témoigné vendredi). L'un des deux colis a coûté 14.80$ en frais postaux. Luka était au comptoir postal à 15h37, d'après la vidéo de surveillance. Vee Fong Law parle d'un mandat poste de 218$. On ignore pour le moment le rapport avec l'affaire.

    10h29 - contre-interrogatoire de Luc Leclaire.

    Vee Fong Law ne se souvient absolument pas de Luka.

    10h30 - interrogatoire de Jenni Byrne, directrice des opérations politiques au Parti Conservateur.

    Le 29 mai 2012, vers 10h30-10h45, l'assistante de Jenni Byrne lui a remis un colis. Il n'était pas scellé et à moitié ouvert. Elle l'a ouvert et a d'abord vu un sac poubelle noir "ça sentait très mauvais". Le contenu était mou. Son assistante a donc appelé le 911. La police est venue en 15 minutes. Jenni Byrne n'a jamais regardé elle-même ce que contenait exactement le colis. Stephen Harper a été tenu au courant de la situation, mais Jenni Byrne ne se souvient pas quand. Elle a prévenu le directeur du cabinet Nigel Wright après 14h.

    Pas de contre-interrogatoire pour Jenni Byrne.

    10h39 - interrogatoire de Chantal Pombert, policière à l'identité judiciaire d'Ottawa.

    Elle a été contacté le 29 mai 2012 pour un colis contenant un pied, envoyé au Parti Conservateur. Elle a pris des photos du colis. Ces photos sont présentées au jury. Le contenait le pied dans un sac plastique noir, lui-même dans un sac cadeau avec du papier de soi rose. Une note l'accompagnait et un coeur était dessiné au fond de la boîte. L'adresse de retour était au nom de René Bordelais. Le pied a ensuite été envoyé à la morgue d'Ottawa.

    Un second colis a été intercepté au centre de Poste Canada à Ottawa le 29 mai 2012. Ce colis contenait une main gauche. Il était destiné au Parti Libéral. Les photos de ce second colis sont présentées au jury. Les empruntes digitales avaient été comme "arrachées".

    10h58 - contre-interrogatoire.

    Luc Leclaire questionne Chantal Pombert au sujet de la note destinée au Parti Conservateur (photo). On y voit apparemment le nom de Neil Fenton, qui ne serait visible que sous un certain angle. Personne n'a encore pu dire de qui il s'agit.

    11h03 - fin du contre-interrogatoire et pause midi.

    14h35 - ça reprend avec le témoignage de Geneviève Benoit, inspectrice à Poste Canada.

    En 2012, Geneviève Benoit travaillait au bureau de traitement de Poste Canada, à Ottawa. Le 29 mai 2012 à 17h20, elle a reçu un appel de la police, concernant deux colis postés depuis Montréal. Elle explique l'interception du colis destiné au Parti Libéral. La police est venue le récupérer au bureau de Geneviève Benoit. La boîte était scellée.

    Pas de contre-interrogatoire.

    14h40 - témoignage de Thérésa Kelm, policière à Ottawa.

    Thérésa Kelm explique quel a été son rôle dans cette affaire. Le 29 mai 2012, elle a reçu un appel concernant le Parti Conservateur. Elle s'est rendue sur place à 14h20 avec 25-30 officiers. Des agents de la GRC (Gendarmerie Royale du Canada) étaient présents et elle a appelé Geneviève Benoit. La partie de corps récupérée dans le colis du Parti Conservateur a été envoyé à Toronto pour expertises. Elle explique que Neil Fenton, dont le nom est visible sur la note, est le premier mari de Laureen Teskey, femme de Stephen Harper.

    14h48 - Témoignage de Panagiotis Sarganis, enquêteur au SPVM, expert en informatique.

    La Couronne veut le faire témoigner en tant que témoin-expert. Il travaille à la section des crimes technologiques. La Couronne passe son CV au crible et les affaires sur lesquelles il a travaillé. Son rôle dans "l'affaire Magnotta" a été d'examiner une carte mémoire trouvé dans une caméra. Il a fait la première analyse en juin 2012, puis en février 2013.

    14h57 - Luc Leclaire ne s'oppose pas au fait que Panagiotis Sarganis témoigne en tant que témoin expert en informatique judiciaire.

    Panagiotis Sarganis a commencé à travailler sur la carte mémoire le 1er juin 2012. Elle a été trouvée dans une vidéo caméra Sony. Il a mis entre 4 et 5 heures pour en extraire toutes les images. La caméra était mouillée (trouvée dans les ordures). Elle ne fonctionnait plus. On avait dit à Panagiotis Sarganis de faire attention à toutes le photos ou pourrait apparaître Luka, portant un anneau. Il a trouvé 15 vidéos et 505 photos dans la caméra. Les photos ont ensuite été triées en 4 catégories : Scène de crime (20 photos), "intérêt" (20 photos), 3 photos de Luka portant un anneau (bague) et une catégorie "autres". Certaines des 505 photos avaient été supprimées, mais Panagiotis Sarganis a pu les récupérer. Les photos effacées n'étaient pas celles de la scène de crime.

    En février 2013, on a demandé à Panagiotis Sarganis de dater certaines des photos. A ce moment là, la caméra s'est mise à fonctionner. La date par défaut était le 1er janvier 2005. Les 15 vidéos ont été faites en avril 2005 (date par défaut). 13 avril 2005 pour 3 des vidéos et 19 avril 2005 pour les 12 autres. Les rapports rédigés par Panagiotis Sarganis sont déposés en preuve.

    Rapport du 1er juin 2012 : la carte mémoire pouvait contenir 4 Gigabytes, "ce qui est peu". La dernière date à laquelle la caméra a été connectée à un ordinateur est le 25 mai 2012. La dernière date d'accès à un pc de 3 des vidéos est le 22 mai 2012. La dernière date d'accès à un pc de beaucoup des photos d'intérêt est le 25 mai 2012 (dernière connexion de la caméra au pc). Son collègue, Frank Massa a examiné l'ordinateur de Luka (prochain témoin).

    15h32 - pause.

    16h04 - ça reprend.

    La Couronne interroge Panagiotis Sarganis sur son second rapport. Il explique qu'il a travaillé avec Frank Massa qui s'occupait de l'ordinateur portable de Luka. Trois des vidéos (prises le 19 mai 2012) et 4 photos (dont deux de la scène de crime) de la carte mémoire étaient aussi dans cet ordinateur. Les 12 autres vidéos auraient été tournées le 25 mai 2012. La vidéo postée sur Internet le 25 mai 2012 était sur la carte mémoire. Les trois premières vidéos montrent l'homme non identifié que l'on voit au début de LA vidéo. Celui qu'on a pu voir entrer chez Luka le 19 mai et ressortir le lendemain.

    16h29 - terminé pour aujourd'hui. La suite demain 15h30 heure française, 9h30 Canada.

    Aujourd'hui on a perdu : 24 minutes

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    Mardi 21 octobre 2014

    Programme :

    - Témoin n°29 Alex West, journaliste et contre-interrogatoire.

     

    9h45 ça commence avec le témoignage d'Alex West, journaliste Londonien.

    Il a rencontré Luka 6 mois avant le meurtre. Il témoignage de Londres, par vidéo conférence. Il est journaliste depuis 11 ans et travaillait pour le Sun en 2012. Il a rencontré Luka le 8 décembre 2011 concernant l'affaire des chatons tués dont les meurtres ont été diffusés sur Internet. En 2010, le Sun avait déjà publié un article sur le meurtre d'animaux en ligne.

    10h10 - Hors jury.

    10h23 - ça reprend.

    Alex West a fait des recherches sur Luka avant de le rencontrer. Il déclare que son intention en rencontrant Luka était de savoir s'il était ou non l'auteur des vidéos. Il l'a rencontré dans un hôtel de Londres, près du Stade Wembley. Il s'y était rendu avec un photographe "On tend à travailler en paire". Ils sont arrivés à l'hôtel à 10h30 le matin et sont resté environ 30 minutes. La rencontre a été enregistrée en audio uniquement. La bande est diffusée. Luka dit être harcelé sur cet enregistrement et qu'il n'a rien à dire et qu'il ne veut rien avoir avec ça. Le gérant de l'hôtel s'est plaint des journalistes qui téléphonaient. Luka dit aussi avoir reçu des menaces de mort et qu'il a appelé le Sun pour qu'on le laisse tranquille. Alex West lui a alors demandé pourquoi les gens l'accusent d'être le tueur de chats : "Demandez leur". Il lui parle de Karla Homolka et Luka lui répond qu'il n'a rien à voir avec elle. Il dit être une victime, ne pas avoir posté de vidéo sur Youtube et être un amoureux des animaux. Luka tente de mettre fin à la conversation en disant qu'il veut être tranquille "Je veux avoir la paix". Alex West lui dit : "Si demain je publie une histoire disant que vous avez tué les chatons" - "Svp, ne le faites pas. Je ne l'ai pas fait. Tout a été inventé". Alex West lui dit qu'il s'est crée un culte de sa personnalité. Luka ne dément pas "Je n'ai tué aucun animal de ma vie. Je n'ai commis aucun crime". Luka raconte que des personnes usurpent son identité et dit qu'il a légalement changé de nom pour Luka Rocco Magnotta et qu'il n'en utilise pas d'autres. Il dit que les gens manipulent tout pour que ce soit lui le coupable dans l'affaire des chatons. "Vous semblez être obsédé par votre personnalité. ça fait parti de votre jeu". Luka nie. Alex West reproche à Luka de manipuler. Ce à quoi il répond "Oh, vous êtes médecin maintenant". Audio (désolée pour la mauvaise qualité, je suis bien incapable de retranscrire les paroles mais au moins, l'audio est posé).

    10h59 - l'audio est terminé. Cette entrevue a été enregistrée à l’insu de Luka. L'interrogatoire reprend.

    Alex West dit que le micro était caché et que des photos ont également été prises à son insu. Le Sun n'avait rien publié de cette interview. Mais deux jours plus tard, ils ont reçu un mail (extrait photo 1, 2, 34 et 5) de John Kilbride qui parlait de cette entrevue. Il y racontait les plans à venir de Luka "La prochaine fois que vous entendrez parler de moi, ce sera dans un film que je produirais et il y aura quelques humains dedans". Le message parle du plaisir de tuer et de la difficulté d'arrêter (avec une référence au film Basic Instinct : "Tuer ce n'est pas comme fumer, tu ne peux pas arrêter"). John Kilbride est le nom d'une victime d'un tueur en série connu en Angleterre. Le mail est daté au 10 décembre 2011 à 16h32. Le message est sexuellement explicite. Il raconte ce qu'il aimerait bien faire avec Alex West. La Couronne demande à Alex West de décrire le langage non verbal de Luka au moment de l'entrevue "Il avait les bras croisés, était sur la défensive. Il était nerveux mais arrogant à la fois". Le Sun a porté plainte et a confié le mail à la police.

    11h10 - Objection de Luc Leclaire, hors jury et pause.

    Il est 12h08 Canada. Pas de "temps perdu" en fin d'article aujourd'hui puisque j'ai pris le procès avec 1 heure de retard. Tant mieux pour eux, on frôle les 1h30 de temps perdu. Bip bip !

    12h51 - pause midi.

    13h50 - Hors jury.

    Luka Rocco Magnotta : le dépeceur de Motréal

     

    13h56 - ça reprend avec le contre-interrogatoire d'Alex West par Luc Leclair.

    Luc Leclaire présente un mail qu'Alex West lui a envoyé le 19 novembre 2012. Il voulait avoir une entrevue avec Luka et demandait des détails sur le déroulement du procès. "Pourquoi vouliez-vous l'interviewer ?" - "Je voulais poursuivre cette histoire". Il dément avoir voulu publier un livre. "Je voulais établir un lien avec vous, mais ça a échoué vu que vous ne m'avez jamais répondu". Luc Leclaire montre le mail aux jurés. En mars 2013, Alex West s'est rendu à Montréal pour l'enquête préliminaire. Il a témoigné à cette époque et c'est le journal The Sun qui a payé le billet d'avion. Il était venu à la base, en tant que reporter. La Couronne avait tout de même voulue l'écouter. Il a ensuite reçu une assignation à comparaître. Luc Leclaire précise que le propriétaire du Sun est Rupert Murdoch.

    Le 6 janvier 2008, Alex West qui travaillait pour le Sun depuis une année, a été arrêté pour une affaire de drogue. Il a été suspendu de travailler pendant deux semaines, mais les accusations sont tombées. Luc Leclaire le questionne maintenant sur le scandale de News of the World concernant des écoutes téléphoniques de célébrités. Le juge s'y oppose. Luc Leclaire veut parler de Rebecca Brooks, rédactrice au Sun lorsqu'Alex West a été arrêté. Le juge Guy Cournoyer s'y oppose encore une fois, jugeant que c'est sans rapport à l'affaire "C'est la dernière fois, Monsieur Leclaire". Luc Leclaire questionne Alex West sur Simon Jones, le photographe qui l'a accompagné en 2011, rencontrer Luka. Alex West admet avoir donné une interview aux producteur s d'un documentaire sur Luka (Sexe, gloire et meurtre. Documentaire qui avait été interdit de diffusion avant la fin du procès), mais ne se souvient pas du nom de la personne à qui il a parlé. Luc Leclaire fait passer un extrait de cette interview pour lui "rafraîchir la mémoire". (Luka regarde l'extrait). C'est la première fois qu'Alex West en voit un morceau.

    Alex West avait reçu un mail anonyme qu'ont reçu ses patrons, l'informant dans quel hôtel Luka séjournait en 2011. Il n'avait pas donné cet e-mail à la police. "Suggérez-vous que ce mail ait été envoyé par Luka ?" - "Non, pas nécessairement". Alex West aurait contacté Luka par mail et Twitter. Il ne se souvient pas. Il veut savoir pourquoi dans le documentaire, il a utilisé le mot "personnage" pour parler de Luka "vous êtes journaliste. Vous savez comment utiliser vos mots correctement". Alex West répond que c'est une façon de parler. Que le Premier Ministre est tout autant un personnage. Le documentaire dit qu'Alex West a prit Luka en embuscade. Objection de la Couronne refusée par le juge. Alex West admet ne pas avoir prévenu Luka qu'il enregistrait. Le micro était caché dans la poche de son veston. Luc Leclaire demande si c'est Rebecca Brooks qui lui a apprit à faire ça. Il répond que non. Luc Leclaire dit que c'est une pratique courante au Sun. Il insiste sur le fait qu'Alex West a ce jour là, tendu une embuscade à Luka. Alex West pensait que Luka n'aurait pas été candide en se sachant enregistré. Il se défend en disant que Luka se doutait bien qu'en parlant à un journaliste, tout ce qu'il allait dire allait être rapporté. Alex West a prit l'escalier de sortie de secours pour interviewer Luka en décembre 2011. Luc Leclair lui dit que ce n'est pas approprié. Ce à quoi Alex West répond "si vous le dites". Luc Leclaire suggère que c'est une manière sournoise de procéder. Luc Leclaire veut savoir comment les producteurs du documentaire se sont procuré l'audio de l'interview avec Luka. Alex West pense leur avoir donné. (Un journaliste rapporte qu'Alex West a souvent l'air interloqué en entendant les question de l'avocat de Luka, et qu'il ne les comprends souvent pas). Dans le documentaire, Alex West dit qu'il avait senti que quelque chose n'était pas normal avec Luka. Luc Leclaire le questionne à ce sujet. Luka disait avoir été piégé. Mais Alex West ne l'a pas cru et l'a pensé responsable des vidéos de chatons. Il reconnait que c'est bizarre qu'un canadien vienne à Londres pour nier qu'il a tué des chatons.

    Il est maintenant interrogé par le mail qu'il a reçu de John Kilbride, deux jours après l'entrevue avec Luka. Une phrase disait "tuer n'est pas fumer. La cigarette, on peut arrêter". Réplique tirée du film Basic Instinct. Luka a déjà utilisé le nom Trammel (pour l'achat du billet pour Berlin) qui est celui du personnage principal dans Basic Instinct. Alex West a prit ce mail au sérieux, mais il semblait sortir tout droit d'un film. Dans le mail, il est question d'un "journaliste sexy". Alex West pense qu'il est question de lui.

    Luc Leclaire croit reconnaître d'autres propos tenus dans un film par Greta Garbo (actrice née en 1905, décédée en 1990. Je ne peux pas vous dire de quel film parle Luc Leclair). Il suggère que le mail contient des phrases qui n'ont pas de rapport avec la réalité. Alex West affirme que certaines phrases semblent irréelles. Luc Leclaire demande son avis à Alex West : le mail semble à certains moments réels, et à d'autres non. Alex West confirme. Après son entrevue avec Luka en 2011, Alex West l'a vu descendre avec deux policiers et monter dans un taxi (Il s'était fait virer de l'hôtel. Le gérant en avait marre des journalistes). Luc Leclaire suggère que ça s'explique peut-être par la visite d'Alex West. Sur la photo qu'a prit le photographe à l'hôtel, Luka porte une casquette, un coupe vent noir et un jean. La journaliste rajoute qu'il est maigre et que présentement, il ne ressemble plus du tout à ça... Luc Leclaire veut qu'Alex West interprète le regard de Luka sur cette photo : "Il fixe intensément" et dit que son regard est en partie absent.

    15h23 - fini avec Alex West et fin de la journée.

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    Jeudi 23 octobre 2014

    Programme :

    - Retour du témoin n°28 : Panagiotis Sarganis, enquêteur au SPVM expert en informatique et contre-interrogatoire.

    - Témoin n°30 : frank Massa, policier au SPVM, crimes technologiques.

     

    9h32 - ça commence avec du hors jury. Sans surprise...

    10h02 - Suite du témoignage de Panagiotis Sarganis qui avait commencé le lundi 20 octobre (vive l'organisation).

    C'est lui qui a extrait les photos et vidéos trouvées dans la carte mémoire qui avait été trouvée le 29 mai 2012 dans une caméra, jetée aux ordures. Il avait trouvé 505 photos et 15 vidéos. Le jury va voir des photos datant du 19 mai 2012, avec l'inconnu que l'on voit au début de LA vidéo. Il y a quatre photos présentant Luka avec une bague sur le majeur de la main droite. Une photo où il est accroupie dans l'herbe (photo 4 prise le 21 mai 2012), une autre dans un parc. Une autre photo montre deux personnes sur dans un lit. Luka et l'inconnu du début de LA vidéo, qui semblent dormir (photo 12 et 3). La couverture est bleu et les draps sont blancs. Sont diffusées maintenant les 20 photos de la scène de crime, montrant le démembrement de Jun Lin. On voit une photo de sa tête. Photo des membres et de la tête dans le frigo. Sont présentées maintenant les photos d'intérêt pour l'enquête. Luka est allongé sur son canapé. Des photos où Luka pose dans des tenues différentes. Une photo d'un dépliant de Londres. Une photo de Luka dans un escaliers avec un manteau violet et un pantalon beige. Une photo du chien que l'on voit dans la vidéo.

    Ils passent maintenant aux vidéos. 3 ont été prises le 19 mai 2012, 13 le 25 mai 2012. Sur l'une, on voit l'inconnu attaché sur un lit, nu et bâillonné, en train de ronfler. Un homme se penche sur lui et lui couvre le visage. Sur la troisième vidéo, l'inconnu est toujours dans la même position et l'homme approche la scie électrique de son cou et le caresse. L'homme est à califourchon sur l'inconnu et lui demande deux fois s'il est ok. Il ne répond pas, il semble plus ou moins conscient. Sont maintenant diffusées les vidéos de Jun Lin, que je ne décrirais évidement pas, sauf s'il y a des éléments à prendre en compte. Les séquences vidéos montrées sont celles de LA vidéo, sans musique, tous les bruitages ne sont pas masqués. Jun Lin est attaché avec une corde blanche qui apparemment, est la même que sur les vidéo du 19 mai 2012, avec l'inconnu. Visiblement, LA vidéo est un assemblage de plusieurs vidéos courtes. Une journaliste relève une fois encore le couinement du chien, hors caméra. La même journaliste, d'ailleurs. Dernière séquence vidéo qu'on ne voit pas dans LA vidéo : le poster Casablanca est sur le lit. Dans cette vidéo, on voit clairement le visage de Luka, contrairement aux autres. Il se couche sur le lit avec un bras de Jun Lin.

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    la suite bientôt 

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